Santé physique, santé mentale, soins du quotidien et bien être … Depuis la pandémie du coronavirus, le téléchargement d’applications liées à la santé a bondi de 40%.

L‘importance du monde digital pour la santé a été développé dans notre article sur les objets connectés. Intimement liées à ces objets, les applications digitales sont autant de petites aides au quotidien pour mesurer, quantifier, analyser.

Les applications digitales de santé, qu’est-ce que c’est?

Pour reprendre une définition tirée d’un article de la Commission Européenne, “La santé et les soins numériques désignent les outils et les services qui utilisent les technologies de l’information et de la communication (TIC) pour améliorer la prévention, le diagnostic, le traitement, la surveillance et la gestion de problèmes liés à la santé et gérer les modes de vie ayant une incidence sur la santé.”

On pourrait classer ces applications de santé en deux classes, qui se distinguent par l’utilisation technique qu’elles font de votre smartphone.

1. L’application de santé qui mesure vos paramètres

Ces applications digitales se chargent sur votre smartphone et utilisent des capteurs internes pour mesurer les paramètres. Les plus connus de ces capteurs sont le gyroscope et l’accéléromètre, qui sont autant utilisés pour compter vos pas, déterminer les étages que vous montez ou votre vitesse de course à pied.

Ces applications de santé sont intimement liées à des objets connectés. Le plus célèbre – et maintenant commun – des objets connectés reste la montre. Certaines modèles de montres mesurent également la fréquence cardiaque.

2. L’application de santé qui analyse vos données

Si la première catégorie d’application est plutôt liée à la santé physique, une myriade d’applications liées à la santé n’ont pas besoin de capteurs pour fonctionner. Il s’agit d’applications de suivi et de monitoring :

Applications liées à la nutrition
Applications liées au bien-être mental
Applications liées au cycle menstruel ou à la grossesse
Applications liées à la gestion des addictions
Applications liées au suivi entre médecin et patient, ou à plus grande échelle, à la santé publique

Ces applications utilisent donc les éléments techniques “de base” de votre smartphone. L’envoi de notification, les rappels, l’accès à internet, l’accès à votre micro ou à votre caméra. Elles reposent aussi sur une prise en main de l’humain : si l’humain ne remplit pas la donnée, elle ne peut rien analyser.

Application médicale ou application de santé?

Il existe donc pléthore d’applications touchant tous les domaines de la santé. Mais qui dit “santé” ne veut pas dire “médical”. En Belgique, les applications digitales considérées comme “médicales” sont répertoriées sur la plateforme belge m-HealthBelgium. À ce jour, seules 34 applications sont officiellement reconnues comme des dispositifs médicaux.

Toutes les autres applications, malgré leurs bénéfices et leur accompagnement salvateurs pour bon nombre d’utilisateurs, ne peuvent donc pas être marketées comme des dispositifs médicaux. Ce serait de la publicité mensongère, que vous pourriez signaler sur le portail Point de Contact.

Le business-model de la santé digitale

Même le but le plus louable demande à être financé. En effet, ce sont des hommes et des femmes qui travaillent pour vous faire parvenir des applications de santé dignes de ce nom. La plupart de ces applications reposent donc sur un business-model.

Pourtant, le plus souvent, ces modèles se confrontent à la volatilité des utilisateurs et à un marché saturé. Et à une autre réalité, qui est l’apanage du web : “je teste avant, je paie ensuite”. Les applications digitales trouvent alors des chemins détournés pour gagner de l’argent :

Vous proposer un service “freemium”, à savoir : des contenus gratuits dans une temporalité bien définie, avant de vous faire passer à la caisse.
Vous proposer une version gratuite, lardée de publicités.

Et souvent, dans le web, “faire de l’argent” signifie revendre les données à des annonceurs. Même si les règles liées au RGPD sont de plus en plus agressives, il n’en reste pas moins que vos données peuvent circuler librement si vous ne lisez pas les conditions de consentement avec rigueur.

En cas d’abus, vous pouvez introduire une plainte sur le site de l’autorité de la protection des données.

L’application digitale … utile pour votre santé?

Chaque besoin est différent, chaque ressenti aussi. Vous pourriez vous dire que, justement, pour rester en bonne santé, vous devez abandonner le digital. Vous pourriez vous dire, au contraire, qu’une application est le SEUL moyen pour vous d’atteindre vos objectifs.

Que ce soit la perte de poids, la prise de muscle, mieux manger, mieux dormir, être relaxé, réduire la consommation de cigarette ou faire plus de sport … Le mieux, c’est l’accompagnement pluriel.

Renseignez-vous auprès de vos proches, de votre médecin, de votre coach sportif, de votre nutritionniste… ! Généralement, ce seront même eux qui vous conseilleront une ou plusieurs applications pour suivre votre santé.

Les excès et la “tyrannie du beau”

Le revers de la médaille de ces applications est, parfois, la dépendance. La dépendance aux résultats, la dépendance aux diktats et la remise en question si les résultats ne sont pas dans la norme, voire le sentiment de mal-être si vous omettez de remplir les données en temps et en heure.

Attention aussi aux messages et aux programmes préconisés, parfois extrêmes. S’il s’agit d’applications de régime ou de sport, ne vous lancez pas seuls dans l’aventure. Ces applications, aussi louables soient-elles, sont construites sur des “normes” qui ne correspondent pas à tout le monde.

Un exemple parlant ? L’IMC, qui est érigé en barème de la bonne santé, en calculant un rapport taille/poids et qui définit l’obésité, la normalité ou l’insuffisance pondérale. Mais ce que ce chiffre oublie de prendre en compte, c’est la masse musculaire et la masse graisseuse.

Or, cette prise en compte fait toute la différence … Et ce n’est qu’en vous pesant avec une balance spécialisée, qu’ont les médecins, les nutritionnistes ou les coachs sportifs, que vous aurez une vue réelle de votre poids.

Vous l’aurez compris : les applications digitales pour votre santé sont de très bons outils … à condition d’être bien renseignés et d’être, au besoin, accompagnés. En cas de doute, n’hésitez pas à discuter de cette application de santé avec votre médecin lors d’une visite au cabinet ou lors d’une téléconsultation !