Attention si vous aimez promener ou camper dans des bois ou prairies humides : des tiques peuvent vous y attendre !
Les tiques : des “mordeuses” postées en embuscade
Les tiques – dont il existe de par le monde plus de 800 espèces ! – sont des acariens qu’on retrouve dans des zones humides (bois, forêts, prairies, buissons, …) de pays à climat tempéré. Chez nous, elles sont particulièrement actives du printemps à l’automne.
Elles se postent sur des herbes hautes ou des branches et s’accrochent à tout animal à sang chaud qui passe à proximité en les effleurant (chevreuils, daims, hérissons, écureuils, mulots, oiseaux, renards, … mais aussi les bovins, les ovins, les chevaux, les chiens, les chats… et les hommes). Elles piquent/mordent leur hôte à un endroit où la peau est la plus fine afin de se nourrir de son sang.
C’est lorsqu’elle est accrochée à son hôte que la tique peut lui injecter une bactérie capable de provoquer la maladie de Lyme. Lorsque la tique a avalé suffisamment de sang, elle se décroche, se laisse tomber à terre et cherche un endroit pour pondre ses œufs.
Les tiques et la maladie de Lyme
En soi, une morsure de tique n’est pas dangereuse, mais elle le devient lorsque la tique est vectrice de maladie. La maladie la plus largement répandue par les tiques est la maladie de Lyme (nom provenant du Comté de Lyme aux USA).En Belgique, 1 à 3% des personnes mordues risquent de développer cette maladie. Ce chiffre est beaucoup plus élevé (jusqu’à 10%) dans des pays où la maladie de Lyme est largement présente.
La bactérie responsable de la maladie de Lyme est présente dans les intestins de la tique. Ce n’est que grâce à l’apport de sang frais que la bactérie se met à migrer de la tique vers la personne infectée. Le risque de contamination est par conséquent peu élevé durant 8 premières heures après la morsure.
Symptômes : La maladie de Lyme (borréliose) peut d’abord provoquer une réaction cutanée (érythème). Ensuite elle peut causer des symptômes similaires à la grippe (fièvre, mal de tête, mal aux articulations) et mener dans des cas extrêmes à des problèmes neurologiques, cardiaques ou à une méningite ou une encéphalite.
Une autre maladie qui peut être transmise par les tiques est l’encéphalite à tiques. Cette maladie, qui peut entraîner une méningite grave, est causée par un virus. Vous pouvez vous protéger en vous faisant vacciner (1 mois avant le départ). Vous trouverez plus d’information sur l’encéphalite à tiques dans notre article “L’encéphalite à tiques en recrudescence en Europe“.
Comment se protéger?
- Lors de promenades ou de randonnées en forêt, portez des vêtements longs (jambes et bras couverts) et fermés. Mettez le bas de votre pantalon dans vos chaussettes. Portez des chaussures fermées. Portez un chapeau (surtout les enfants).
- Restez sur les sentiers et ne vous aventurez pas dans les buissons ou hautes herbes.
- Evitez de camper dans une zone boisée ou environnée de hautes herbes.
- Il existe des répulsifs et insecticides anti-tiques. Ceux-ci n’offrent toutefois qu’une protection temporaire aux endroits où ils ont été appliqués.
- Inspectez-vous après une longue promenade dans les zones à risque (les tiques préfèrent certains endroits du corps comme les aisselles, le cuir chevelu, l’arrière des oreilles, le pubis, …). Inspectez aussi votre animal de compagnie, s’il vous a accompagné lors de la promenade.
- Prenez contact avec votre médecin en vue d’une vaccination contre l’encéphalite à tiques. La vaccination est recommandée pour un séjour dans une zone rurale ou boisée en dessous de 1.500m de la plupart des pays de l’hémisphère nord et ce du printemps jusqu’à l’automne (2 injections à 1 mois d’intervalle).
Comment enlever une tique?
Si vous constatez que vous avez été mordu, ne paniquez pas : il n’est pas certain que la tique en question soit vectrice d’une maladie.
D’autre part, une réaction rapide préviendra souvent le risque de maladie.
- Utilisez une pince fine ou un tire-tique (en vente en pharmacie).
- N’utilisez pas d’éther, d’essence ou un autre produit pour ‘endormir’ la tique ou la faire lâcher prise. Ceci peut avoir un effet contraire : la tique risque de ‘vomir’ le contenu de ses intestins (et donc la bactérie) dans votre corps.
- Saisissez la tique le plus près de la peau et retirez-la verticalement en veillant à ce qu’aucune partie de l’animal ne reste accrochée dans la peau. Ensuite, désinfectez la plaie.
- Inspectez l’évolution de la morsure pendant 1 mois environ. Au moindre doute, consultez votre médecin.
Les groupes à risque
Les tiques sévissent essentiellement du mois de juin au mois d’octobre. Toute personne travaillant dans les bois ou forêts, ainsi que les promeneurs, les chasseurs, les campeurs et autres cueilleurs de champignons ou scouts en randonnée sont des groupes à risque.
Tout animal domestique s’aventurant dans les zones à risque peuvent également se faire mordre.
3 questions pour connaître le risque de votre voyage
Répondez à 3 simples questions du “risk checker” développé par la société Pfizer. Vous connaîtrez dès lors le risque de contracter l’encéphalite à tiques dans votre pays de destination :
Un site répertoriant les zones à risque en Belgique
Il existe un site où les personnes mordues par une tique peuvent se faire répertorier: https://tekennet.wiv-isp.be/
L’institut Sciensano invite les personnes qui ont été mordues par une tique à leur envoyer gratuitement l’animal par la poste (action valable du 01/04 au 31/10/2021) afin qu’ils puissent l’analyser.
Autre site utile : http://www.who.int/ith/diseases/lyme/en/
Lisez aussi : L’encéphalite à tiques en recrudescence en Europe
Première publication : 07/2015 - Mise à jour : 04/2021