Les Sixglobetruckers terminent leur long voyage. Après avoir sillonné pendant des mois différents pays d’Europe et d’Asie à bord de leur ‘truck’, les voici face à leurs dernières décisions: la vente de leur truck, leur visite des Emirats Arabes Unis, leur bref retour en Belgique et finalement leur installation en Nouvelle Calédonie.
Ils nous livrent aussi leurs meilleurs conseils, utiles à tous ceux qui comme eux souhaitent se lancer dans une aventure similaire et parcourir le globe en famille pendant plusieurs mois.
Escale aux Emirats Arabes Unis
Pendant que notre Truck vogue vers l’Europe en passant par le canal de Suez nous faisons le chemin de retour en avion.
De Kuala Lumpur on s’octroie une dernière pause à mi-chemin dans les Emirats Arabes Unis. Sortant de l’avion à Dubaï on a tout simplement l’impression de rentrer dans un sauna… Plus de 45°C, l’été la ville se vide. Impossible de rester dehors… Nous avions déjà eu cette sensation il y a un an lorsque nous étions à Bandar Abbas en Iran, de l’autre côté du Golfe Persique.
Les pauses de notre camion sont souvent vécues comme des « vacances » dans le sens où elles cassent la routine établie et nous sortent de notre habitat ordinaire. Après un ami d’un ami qui nous a accueillis à Taïwan, puis des amis qui nous ont accueillis à Hong Kong puis à Vientiane, c’est maintenant un cousin expatrié à Dubaï qui veut bien nous accueillir dans sa maison sur Palm Island pour cette dernière halte sans notre Truck. Voilà encore un nouvel univers : une ville entière sortie du désert où se pressent les attractions de luxe pour adultes (shopping de marques, voitures de sport, piste de ski intérieure, course de pursangs, etc.) Nous, nous avons craqué sobrement pour une séance du nouveau film Jurassic World en 3D sur écran IMAX !
Nous avons été voir les tours emblématiques de la ville, Burj al Arab en forme de voile de bateau et Burj Khalifa, tout simplement la plus haute tour du monde, avant de parcourir les souks de la vieille ville, dont le souk de l’or où les parures dégoulinent de ce matériau si précieux.
Avec les quelques jours que nous avions, nous avons aussi eu le temps de traverser une partie du désert et d’aller jusqu’à Abou Dhabi, capitale des Emirats, pour y voir le Louvre de Jean Nouvel, et dans un autre esprit : la grande mosquée. Magnifiques bâtiments, l’un aux étoiles de métal et l’autre de marbre blanc incrusté de pierreries en formes de fleurs… Ces lieux sont majestueux calmes et clairs, on y respire.
Bref retour en Belgique…
Après ces dernières journées à profiter de découvertes il a bien fallu prendre le dernier avion… A l’arrivée en France puis en Belgique on s’est tous réjouis de retrouver les parents et grands-parents bien sûr, frères et sœurs et autres familles et amis. Le sentiment bizarre de se retrouver dans sa rue et dans sa maison se mêle au tourbillon des retrouvailles ainsi qu’aux impératifs administratifs et médicaux. Il a fallu ressortir un agenda et reprendre des rendez-vous… Nous avons fait un gros check-up de pédiatrie et dentaire. Nous avons mis notre maison à louer à plus long terme. Nous avons finalement récupéré notre Truck à Zeebrugge, juste à temps pour pouvoir le vider, le nettoyer et le stocker ! Nous louons un emplacement pour le protéger et avons un ami a qui nous avons confié les clés pour qu’il puisse se charger des visites avec les prochaines familles qui partiront pour l’aventure.
… et nouveau départ pour la Nouvelle Calédonie
De notre côté, nous continuons nos explorations. Nous sommes repartis presque aussitôt nous installer en Nouvelle Calédonie, au cœur de l’Océanie, nous donnant facilement accès aux îles et pays limitrophes. Poursuivant ainsi la route de l’Asie du sud est vers le Pacifique sud. Nous allons sans doute y rester 2 ou 3 ans le temps de découvrir la zone, puis nous ferons sans doute une boucle en Australie avant de rentrer en Europe.
Depuis que nous sommes arrivés en Nouvelle Calédonie, les grands ont repris le travail, et les petits le chemin de l’école. Le plaisir de la découverte est là pour les grands car il s’agit d’un nouvel environnement de travail et de vie plus qu’agréables. Pour les petits, ils ont été sur-motivés de reprendre l’école. Outre le fait de se faire de nouveaux amis et d’avoir de vraies récrés, ils ont envie d’apprendre, sont curieux et tout leur semble plus facile. A peine arrivés, le directeur de l’école primaire nous annonce : « Votre fille est en CM1, ça tombe bien, la classe par le mois prochain en voyage scolaire… à Tahiti ! »
Après un an et demi de voyage :
notre expérience et nos conseils aux voyageurs itinérants
Arrivés à la fin de ce voyage on partage ici avec vous quelques-unes de nos réflexions :
- A refaire nous aurions sans doute scindé le projet de voyage itinérant et le projet d’expatriation. Ce sont bien deux projets spécifiques qui se font un peu d’ombre.
- Paradoxalement, nous sommes très contents d’avoir enchaîné avec un autre projet directement. C’est très personnel mais ça aurait sans doute été un passage difficile pour nous de retrouver trop simplement « tout comme avant ».
- Pour plus de simplicité nous aurions du prévoir depuis le départ une boucle plutôt qu’un itinéraire linéaire. En effet, ramener le véhicule au pays de départ semble être de loin plus simple que de le vendre ailleurs ou que de se lancer dans des procédures d’importation.
- Pendant près d’un an et demi nous avons eu près de trois activités par jour, presque tous les jours. Nous avons changé de bivouacs tous les jours (sauf rares exceptions). Il est très difficile de résister à la pression du temps. Penser que l’on est « libre » lorsque l’on part parce que l’on a une si longue période devant soi est un leurre. L’intendance prend beaucoup plus de temps que dans une maison et les visas et les saisons rythment finalement le voyage. Pour nos prochains projets nous réfléchiront sans doute d’avantage à la façon de se donner un rythme un peu plus lent.
- Au retour nous avons eu un trio de questions qui revenaient si souvent:
“Vous ne vous êtes jamais sentis en danger ?”
“Vous n’avez pas eu envie de divorcer ?”
“Et l’école avec les enfants, ça donne quoi ?”
Autant vous donner aussi nos réponses. Nous ne nous sommes jamais sentis en danger, au contraire, nous retenons surtout l’accueil, la sécurité et la gentillesse qui nous ont tant marqué, partout. Mais nous pensons être prudents, nous faisons attention aux routes que nous prenons et aux endroits où nous bivouaquons, nous nous présentons si possible à nos nouveaux voisins du soir, et nous ne roulons pas de nuit.
Au niveau des conflits familiaux, nous en avons vécu autant que dans notre vie de tous les jours, ni plus ni moins. Ce sont d’ailleurs les mêmes sujets qui posent problème. Il est tout à fait possible d’organiser des moments d’activités où l’on se sépare si on souhaite le faire. On rencontre finalement beaucoup de monde en route et on a l’occasion de discuter très fréquemment avec d’autres adultes que son conjoint. Les enfants ont tout autant l’occasion de jouer avec d’autres enfants que leurs frères et sœurs. On ne passe donc pas toute une année à n’avoir qu’un seul interlocuteur avec qui on reste tout le temps.
Quant à la classe, nous n’avons pas été intransigeants sur les moments d’étude mais nous avons veillé à ce que les enfants ne prennent pas trop de retard dans les matières scolaires principales. Nous avons donc eu des périodes avec plus ou moins de travail en fonction des aléas du voyage et avons finalement terminé tous les manuels. Par ailleurs, nous avons passé énormément de temps à leur expliquer et à leur montrer d’autres choses.
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