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Partir en voyage d’aventures avec un bébé: une gageure?

Home » Enfants » Partir en voyage d’aventures avec un bébé: une gageure?
Xavier Van Caneghem 05/08/2019 11:51 0
Partir en voyage d’aventures avec un bébé: une gageure?

Sofia et Tom parcourent le monde entier à la recherche de défis sportifs et d’aventures. Ils passent la plupart du temps à bord de leur voilier Search Projects.
Jack, leur petit garçon de quelques mois, les accompagne.

Est-ce prudent de voyager ainsi avec un bébé ?
A quoi faut-il faire particulièrement attention ?
Sofia nous fait part de son expérience…

« Depuis le jour où j’ai appris que j’étais enceinte, je me suis demandée comment nous allions continuer nos voyages et nos périples avec un tout-petit. Est-ce vraiment si facile et faisable?

Les bébés ont une grande faculté d’adaptation

“Plus ils sont petits, plus c’est facile !”

La nature fait bien les choses car neuf mois est un laps de temps parfait pour organiser une nouvelle vie à trois. J’ai eu le temps de poser beaucoup de questions à ceux qui sont habitués à voyager avec un nourrisson. Pendant toute ma grossesse, j’ai vécu à bord de notre voilier Search. Dans les marinas, dès que j’apercevais une femme enceinte ou une mère avec ses enfants, je fonçais pour entamer la discussion. Leurs conseils et expérience m’ont assez vite rassurés et leur discours étaient souvent le même: « Plus ils sont petits, plus c’est facile. N’aie pas peur de l’embarquer dès les premières semaines. Les bébés s’habituent très bien à la vie des parents. » Chose dite, chose faite. Jack est né le 26 décembre et le 26 janvier suivant, donc à quatre semaines à peine, nous l’embarquions à bord de notre maison flottante. Les doutes et les angoisses se sont volatilisés dès l’instant où je posais le pied à bord avec mon bébé dans les bras. L’aventure pouvait continuer, et à trois, elle est encore plus belle !

« Bébé à bord » … du voilier !

Les premiers jours m’ont paru tout à fait naturels. C’est à bord de notre voilier que nous aimons nous trouver et voir grandir notre fils. Nous pouvons lui offrir une qualité de vie saine, à l’air libre et en phase avec la nature. Bien sûr, nous avons beaucoup à apprendre et nos marges de sécurité à bord sont encore plus grandes qu’avant. Nous ne voulons pas prendre de risque. Avant chaque navigation, nous faisons la meilleure analyse possible de la météo et de l’état de la mer. Nous organisons le bateau de sorte que tout le monde s’y sente bien et en sécurité. C’est ainsi que nous avons passé plus d’un mois à naviguer entre les îles des Canaries. Jack a même vu ses premiers dauphins lors d’une traversée entre l’île de El Hierro et La Gomera. Quelques heures plus tard ce même jour, il nous a offert son premier sourire ! Nous étions des parents comblés ! J’ai pris ça comme un signe : il est heureux à bord, le vrai voyage peut commencer.

N’hésitez pas à partager votre voyage avec votre bébé

Si vous aussi êtes passionnés des grands (et même des petits) voyages, que ce soit en mer, à la montagne ou dans des road-trips, votre bébé y trouvera sa place. Un bébé ne peut pas servir de prétexte pour vous empêcher de partir. Tant qu’il est avec vous, il ne manquera de rien! Partager ses aventures avec son bébé est merveilleux. A travers leurs regards fascinés et leur curiosité insatiable, nous redécouvrons les petites choses de la vie: la beauté d’un arbre, un oiseau, une silhouette, la mousse des vagues qui s’écrasent sur les rochers…

Prévention, conseils et bonnes astuces

Dans cet article, j’aimerais partager avec vous mes quelques conseils pratiques lorsque vous partez à l’aventure avec votre petit(e) :

  • Avant chaque voyage, j’ai pris l’habitude de mieux me renseigner sur notre destination (risques sanitaires, climat…). Repérez les adresses utiles en cas de soucis : hôpitaux, numéros d’un ou deux pédiatres, et l’adresse de l’ambassade ou du consulat belge.
  • Je veille à partir bien couverte avec une bonne assistance voyage.
  • Je m’informe et fais le nécessaire (à temps !) pour les documents de voyage et d’identité (kids ID, si nécessaire passeport et visa, …)
  • Si c’est nécessaire, je fais le point avec mon pédiatre en Belgique (état de santé, vaccins recommandés et obligatoires, attestations, prescriptions, …).
  • Je vérifie également si les produits que j’utilise ou que je pourrais éventuellement utiliser sont faciles à trouver sur place. Comme par exemple: un certain lait en poudre, des médicaments spécifiques, des langes écologiques.

Histoire de couches

Petite parenthèse à ce sujet. Nous avons longuement abordé la question des couches culottes. Lorsqu’on habite sur un bateau, comment faire pour trouver une couche qui soit la moins polluante et confortable pour un bébé ?  Je me suis beaucoup penchée sur la question, et la réponse et que, aujourd’hui, il n’y a pas encore de solution idéale. Les couches lavables deviennent vite une contrainte et la quantité d’eau utilisé n’aide pas à résoudre le problème. Et en terme d’hygiène, il faut les laver à très haute température pour éliminer les bactéries.

Actuellement, les couches dites “écologiques” me semblent plus adaptées. Elles sont fabriquées à base de matière premières issues de sources durables et 95% de leurs déchets de fabrication sont recyclés. Enfin, il n’y a pas de trace de substances potentiellement toxiques.

La préparation du voyage

Comme les vaccins de Jack sont à jour, je me sens plus à l’aise de l’emmener partout avec moi.

Dans son petit sac à langer, j’ai une trousse avec du sérum physiologique, des anti-douleurs et un thermomètre et dans nos valises et un kit à pharmacie complet adapté aux tout-petits. Pour le reste, Tom et moi avons pris l’habitude de voyager light. Maintenant que Jack est là, nous essayons de maintenir cette philosophie.

En avion

N’emportez que le strict minimum, surtout si vous voyagez seule avec votre bébé :

  • une poussette pratique et légère qui se plie facilement à une main
  • le sac à langer avec un ensemble de rechange ainsi qu’une petite pochette où je mets mon porte-monnaie et papiers importants.

Cela suffit pour arriver à destination. Enregistrez les valises et sacs encombrants aux check-in. Souvent, les compagnies sont ravies de libérer de la place en cabine sans facturer de coût additionnel.

Quand je suis bien installée dans l’avion avec Jack sur les genoux, je le nourris au décollage et à l’atterrissage afin qu’il puisse décompresser ses petites oreilles sans même s’en rendre compte. Ceci évite les fameuses crises de pleurs…

En mer

Notre voilier est devenu notre maison. Nous avons tout ce qu’il lui faut à bord et ses affaires nous suivent, peu importe où nous arrivons. Nous avons installé un petit hamac pour qu’il se berce avec les mouvements du bateau… Il adore ça!

Le plus important lorsqu’on on navigue avec un bébé est d’anticiper les mouvements du bateau. Pendant une traversée, je place Jack au milieu de notre lit, calé entre un coussin d’allaitement et autres coussins. Il a de la place si jamais il veut se retourner et dormir sur le ventre, mais jamais il ne pourra basculer du lit. Quelques mois plus tard, nous avons fixé un filet sur le bord du lit.

Lorsque Jack est réveillé, il m’arrive d’utiliser un porte-bébé facile à mettre et léger. Ceci me permet d’avoir les bras disponibles pour gérer la navigation ou faire la cuisine. Si le bateau navigue bien à plat, je peux installer Jack dans une chaise clipsée sur la table qui dispose d’une sangle pour l’attacher. Il peut y passer un long moment à jouer assis et manger ses purées.

En van ou mobilhome

Au mois de mars et avril derniers, nous avons passé deux mois en van dans les Alpes. Tom se préparait à la course du Red Bull X-Alps, qui consiste à traverser le plus vite possible les Alpes (à pied et en parapente) : plus de 1.100 km à parcourir en montagne.

Les difficultés de la vie en van est similaire à celle de la vie en mer. Chaque chose doit avoir sa place et il faut prendre l’habitude de ranger, car les choses s’accumulent vite, surtout avec un bébé.

L’accessoire le plus important est le siège auto. J’ai cherché un siège confortable pour lui et adapté à notre programme. Lorsque nous étions sur la route, nous prenions soin de nous arrêter toutes les 3 heures (maximum) pour sortir Jack de son siège. C’est important pour leur dos de ne pas passer trop de temps dans la même position.

En montagne

Il faut faire attention au manque d’oxygène dans l’air. Plus vous montez haut, moins il y aura de pression et donc moins d’oxygène disponible et plus votre bébé subira le mal d’altitude, ce qui peut être dangereux. Parlez-en d’abord à votre pédiatre. Informez-lui sur votre itinéraire et votre programme, la station dans laquelle vous allez séjourner et demandez-lui les risques à éviter.

Nous avons quitté la Belgique en VW California. Ce van est super pour les road-trips. Il y a une petite cuisine avec un frigo, deux taques aux gaz et un évier, beaucoup d’espace de rangement, un grand lit sous le toit et même une petite douche extérieure (pratique, surtout en été). Nous avons commencé par des altitudes à 1.200 m et petit à petit, le temps que Jack s’acclimate, nous sommes montés jusqu’à 1.800 m. Pendant que nous zigzaguions sur les chemins montagnards, je gardais un oeil sur Jack et observais son comportement.
Si vous remarquez un comportement non habituel chez votre bébé, arrêtez-vous et redescendez rapidement. Hydratez-le et prenez l’air jusqu’à ce qu’il retrouve son comportement habituel.

Conclusion

Au-delà des souvenirs, c’est un super cadeau d’inclure votre bébé dans vos voyages. Vous allez découvrir un bébé stimulé et éveillé. Sa curiosité grandira et il sera à l’aise dans n’importe quelle situation.
Les bébés ont aussi leurs rythmes bien à eux. Jack fait trois siestes par jour et qu’il soit à bord de notre voilier, en voiture, dans les bras de son papa ou dans sa poussette, il a pris l’habitude de s’endormir n’importe où et, grâce à ça, il peut respecter son sommeil.
Son point de repère? C’est nous. Il sait que partout où il va, nous sommes avec lui. Nous vivons très bien notre vie de nomade et c’est la clé de la réussite. Si nous nous sentons bien, Jack sera bien aussi.
Aujourd’hui Jack a six mois et il a déjà voyagé dans huit pays.

Si vous êtes de nature à vous angoisser, même dans le confort de votre maison, votre bébé le sera aussi. Ce sont des éponges, ils absorbent votre état d’esprit. Donc, n’ayez pas peur de faire ce qui vous éclate et ce qui vous rend heureux ! Votre bébé sera le premier à en bénéficier.

Bon voyage !

Sofia »

Lisez aussi :

  • Partir seule en voyage ou à l’aventure
  • Voyager avec de jeunes enfants

Découvrez les autres articles de Tom de Dorlodot et de Sofia en cliquant ici.

Photos © Tom de Dorlodot

SEARCH Projects – Jack on board from SEARCH Projects on Vimeo.

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