
Les médias font régulièrement état d’expériences menées avec des véhicules à conduite autonome. Tesla est le grand pionnier dans ce domaine, mais d’autres marques automobiles développent également des véhicules entièrement autonomes. Où en est cette nouvelle technologie aujourd’hui et qui est légalement responsable en cas de problème (technique) ?
Notre blogueur Alain Dierckx nous aide à mieux comprendre.
Qu’est-ce que la conduite autonome ?
SAE International, une association mondiale de premier plan regroupant plus de 128 000 ingénieurs, distingue six niveaux de conduite autonome :
– Niveau 0 : le conducteur contrôle entièrement le véhicule (pas d’autonomie).
– Niveau 1 : le conducteur a le contrôle total du véhicule, mais il est assisté par des systèmes d’assistance simples tels que le régulateur de vitesse.
– Niveau 2 : la voiture peut se diriger, accélérer et freiner de manière autonome, mais le conducteur doit toujours rester vigilant et être en mesure d’intervenir immédiatement (conduite semi-autonome).
– Niveau 3 : la voiture peut se contrôler entièrement dans certaines situations, mais le conducteur doit toujours rester vigilant et disponible pour prendre le relais (conduite conditionnellement autonome).
– Niveau 4 : la voiture peut conduire de manière totalement autonome dans des conditions spécifiques (par exemple, dans certaines zones), sans intervention du conducteur.
– Niveau 5 : la voiture peut rouler n’importe où et dans n’importe quelles conditions sans aucune intervention humaine (autonomie complète).
Quels sont les avantages des véhicules autonomes ?
Sécurité
Le nombre d’accidents diminue en éliminant les erreurs humaines, telles que la distraction ou la fatigue. Les capteurs et algorithmes avancés intégrés aux véhicules permettent d’éviter les accidents.
Efficacité et gain de temps
La circulation est plus fluide car les véhicules autonomes conservent des schémas de conduite prévisibles, ce qui peut menerà une réduction des embouteillages et des temps de trajet.
Accessibilité
Les véhicules autonomes sont une solution pour les personnes qui ne peuvent pas conduire, comme les personnes âgées et les personnes moins valides.
Environnement
Les véhicules à conduite autonome sont – en principe – des véhicules électriques, ce qui réduit ou élimine la consommation de carburant et les émissions de gaz à effet de serre.
Réduction des coûts
Les économies les plus importantes concernent la réduction de la consommation de carburant, la diminution des primes d’assurance et la réduction des coûts liés aux accidents. Toutefois, le prix des logiciels de « conduite autonome » doit être pris en compte.
Responsabilité : que dit la loi en Belgique ?
En Belgique, depuis 2022, l’utilisation de véhicules à conduite autonome est autorisée au niveau 3, ce qui signifie que le conducteur peut lâcher le volant mais doit rester vigilant et garder un œil sur la situation à tout moment.
De plus, il n’existe pas encore de législation spécifique sur les véhicules à conduite autonome. On ne sait toujours pas qui endossera la responsable en cas de problème menant à un accident. S’agira-t-il du fabricant, du propriétaire, des autorités routières ou du développeur du logiciel ?
Le gouvernement se tourne vers l’Europe pour initier une législation globale.
Combien coûte un véhicule autonome ?
Les véhicules autonomes sont plus chers que les modèles traditionnels. Cela s’explique par le coût de la technologie sophistiquée intégrée, des capteurs intelligents et des caméras. Les prix varient d’une marque à l’autre et le surcoût augmente en fonction du niveau d’autonomie. Au final, il s’agit d’un supplément de plusieurs milliers d’euros. En général, les modèles « premium » des marques automobiles en seront équipés en premier.
Pourquoi l’infrastructure routière est-elle importante pour les véhicules autonomes ?
- Les marquages routiers, les feux de circulation et les panneaux de signalisation doivent être parfaitement en ordre (visibles, lisibles et adaptés aux capteurs) afin que le logiciel des véhicules à conduite autonome puisse réagir de manière optimale.
- Des voies séparées pour les véhicules à conduite autonome améliorent la fluidité du trafic.
- Une infrastructure de circulation adaptée, capable de communiquer avec les véhicules autonomes, permet d’améliorer l’efficacité du trafic.
En Belgique, l’infrastructure de circulation actuelle n’est pas optimale en raison des intersections complexes, des rues étroites et des panneaux de signalisation qui ne sont pas toujours lisibles et parfois même invisibles en raison de la végétation et d’autres facteurs similaires.
Quels véhicules peuvent devenir autonomes ?
Outre les voitures particulières, d’autres types de véhicules autonomes sont en cours de développement :
- Les taxis : Tesla annonce la sortie prochaine du Cybercab, un taxi sans volant ni pédales.
- Les véhicules industriels : Kumatech développe des chariots élévateurs et des transpalettes autonomes.
- Les poids-lourds : Plusieurs marques testent actuellement des camions à conduite autonome. Le « Truck Platooning » est également à l’essai : plusieurs camions à conduite autonome roulent en convoi avec une distance minimale entre eux.
- Les bus : À Terhills, un site d’expériences touristiques, des navettes roulent de manière totalement autonome, sans accompagnateur. Ces navettes transportent les visiteurs entre les différentes attractions du site. Un projet pilote de bus électriques à conduite autonome est en cours à l’aéroport de Zaventem, et Volvo travaille également sur un projet.