Les véhicules modernes sont de plus en plus souvent équipés de systèmes d’aide à la conduite. Les instances européennes insistent sur ce point afin de réduire le nombre de tués sur les routes. Mais ces systèmes sont-ils toujours et partout une bénédiction ou plutôt une malédiction ? Notre blogueur Alain Dierckx analyse la situation.
A quoi servent les systèmes d’aide à la conduite ?
Le nombre de tués sur les routes est encore très élevé : chaque année en moyenne 42 tués par million d’habitants. Les instances européennes ont donc prévu de réduire drastiquement d’ici 2050 le nombre de morts dus aux accidents de la route. Une des mesures de ce plan est l’intégration de systèmes d’aide à la conduite dans les véhicules. Ces systèmes sont également connus sous l’acronyme ADAS (Advanced Driver Assistance Systems).
Quels systèmes d’aide à la conduite existent-ils ?
– ISA : assistant de vitesse intelligent
L’ISA est un logiciel qui peut réduire la puissance du moteur de votre véhicule, vous empêchant de rouler plus vite que la limite de vitesse autorisée sur la voie publique. Nous vous renvoyons à cet article séparé où nous expliquons ce système en détail.
– Le détecteur d’angle mort
Si un véhicule ou un usager de la route se trouve dans l’angle mort de votre véhicule, un signal lumineux apparaît dans votre rétroviseur latéral et/ou sur votre tableau de bord.
Une variante de ce système est l’« assistant de sortie », qui vous avertit de la présence d’un cycliste ou d’un véhicule qui s’approche derrière vous au moment où vous voulez sortir de la voiture.
– Le freinage d’urgence automatique
Si une collision est imminente, le système avertit le conducteur et effectue un freinage d’urgence de manière entièrement autonome si le conducteur n’intervient pas.
Le même arrêt d’urgence peut également être déclenché par le système de détection des piétons.
– L’assistant de changement de voie
Si vous n’activez pas le clignotant et manoeuvrez pour changer de voie, le conducteur est averti et/ou le véhicule est ramené dans la voie par un mouvement du volant.
– Le régulateur de vitesse adaptatif
Lorsqu’il est activé, ce régulateur de vitesse intelligent ajuste automatiquement la distance entre votre véhicule et celui qui le précède.
– La reconnaissance des panneaux de signalisation
Ce système détecte les panneaux de signalisation, les reconnaît et les affiche sur le tableau de bord.
– L’assistant de stationnement
Outre les capteurs de stationnement qui vous aident à éviter tout heurt ou dommage lorsque vous vous garez, cet assistant vous permet de garer votre véhicule de manière totalement autonome. Certains systèmes recherchent même une place de parking libre.
– L’assistant d’attention
Ce système enregistre notamment le temps de conduite, les mouvements du volant et la direction dans laquelle le conducteur regarde. Sur la base de ces données, il envoie un signal visuel ou sonore au conducteur pour l’alerter ou lui indiquer qu’il est temps de faire une pause.
Quels systèmes d’aide à la conduite sont obligatoires ?
Depuis 2022, les systèmes ci-dessous sont obligatoires dans les nouveaux modèles de voitures en Europe :
- un système d’alerte en cas de fatigue ou d’utilisation dangereuse d’un smartphone ;
- l’assistance au maintien de la trajectoire ;
- l’assistance intelligente à la vitesse ;
- un système de freinage d’urgence ;
- des capteurs de stationnement.
Qui est responsable en cas d’accident ?
Selon le code de la route, tout conducteur doit rester maître de la conduite de son véhicule. A ce titre, il peut donc être tenu responsable en cas d’accident.
L’enregistreur de données d’événements (Event data recorder) est un système d’aide à la conduite qui peut aussi aider à déterminer la responsabilité en cas d’accident. En effet, cette « boîte noire » enregistre certaines données du véhicule (vitesse, pression de freinage, angle de braquage…) quelques secondes avant et après une collision.
Peut-on désactiver les systèmes d’aide à la conduite ?
Vous pouvez désactiver un système comme l’ISA après le démarrage si vous le souhaitez. Mais si vous coupez le moteur et que vous le remettez en marche, l’ISA se remettra automatiquement en marche.
Vous pouvez également désactiver d’autres systèmes d’aide à la conduite en cours de route. Ceci dépendra de la marque du véhicule. Certains constructeurs permettent au conducteur de personnaliser leur choix et de désactiver plusieurs systèmes d’aide à la conduite en même temps en appuyant sur un bouton.
Les systèmes d’aide à la conduite, une bénédiction ?
Les systèmes d’aide à la conduite peuvent être d’une aide salutaire pour les conducteurs dans plusieurs circonstances :
- En cas de fatigue qui les rend moins vigilants ;
- Lorsqu’ils sont distraits par des interactions avec d’autres occupants ;
- Lorsque leur attention est accaparée par d’autres appareils tels que le téléphone portable, le GPS ou d’autres consoles de leur véhicule.
Les systèmes d’aide à la conduite peuvent alerter les conducteurs dans ces situations par un signal visuel ou auditif ou en intervenant brusquement. Ils peuvent donc réellement contribuer à la sécurité routière. À condition, bien sûr, qu’ils fonctionnent parfaitement et qu’ils ne soient pas désactivés par le conducteur du véhicule.
Presque toutes les compagnies d’assurances automobiles accordent une réduction de prime si le véhicule est équipé d’une sélection de systèmes d’aide à la conduite. La réduction et les conditions varient d’une compagnie à l’autre.
Les systèmes d’aide à la conduite, une malédiction ?
S’il y a trop de témoins (clignotants) et d’alertes sonores qui sollicitent l’attention du conducteur, celui-ci sera plus distrait au volant, ce qui n’est évidemment pas le but recherché.
De même, si les systèmes ne sont pas parfaitement réglés et si le conducteur ne peut pas les utiliser de manière optimale, ils n’atteindront pas leur objectif. La fonction d’arrêt d’urgence en est un bon exemple. Elle est très intrusive et ne devrait donc être activée que si les conditions de circulation sont correctement évaluées par le système. Un dos d’âne, par exemple, ne doit pas être considéré comme un obstacle.
Les capteurs intégrés, tels que les radars ou les caméras, peuvent également présenter des dysfonctionnements en raison de l’état de propreté du véhicule, du givre ou d’autres facteurs qui les empêchent de fonctionner correctement.
Enfin, les conditions météorologiques et les travaux routiers jouent également un rôle. En cas de fortes pluies ou de neige, les systèmes ont parfois du mal à interpréter correctement la situation et tirent alors des conclusions erronées. Lors de travaux routiers, ils ne sont pas toujours en mesure de reconnaître les panneaux de signalisation ou les voies de deviation temporaires.