L’épidémie Ebola touche Goma
Début juillet 2019, les médias ont largement évoqué le premier cas d’Ebola à Goma, une grande ville de plus d’un million d’habitants dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). C’est la capitale de la province du Nord-Kivu où la plupart des 1650 décès sont survenus depuis le début de l’épidémie. Elle est située près des frontières du Rwanda et de l’Ouganda, où un premier cas a été signalé. Il s’agit d’une évolution potentiellement inquiétante, car la plupart des localités touchées par cette épidémie étaient auparavant plus éloignées de la ville.
Certains facteurs sont rassurants, comme les efforts sanitaires nationaux et internationaux qui se poursuivent depuis des mois, l’infrastructure et l’équipement médicaux ainsi que le personnel national et international spécialement formé qui se trouvent sur place pour apporter leur aide à la population touchée.
La population connaît bien les précautions à prendre, en particulier en ce qui concerne les contacts entre personnes (et animaux), y compris avec les personnes décédées, qui ont ou ont eu la maladie, ou la consommation de viande de brousse.
Il existe également un vaccin efficace et plus de 3000 agents de santé (le groupe à risque le plus touché) ont été vaccinés à Goma.
Malheureusement, du côté négatif, la poursuite des troubles civils demeure une préoccupation majeure, puisque de janvier à juillet 2019, 198 attaques ont été perpétrées contre des établissements de santé, faisant 7 morts et 58 blessés, dont deux dirigeants communautaires.
Evitez l’est de la RDC
La recommandation actuelle d’Europ Assistance aux voyageurs est d’éviter tout voyage dans l’est de la RDC à moins qu’ils ne soient directement en lien avec la lutte contre l’épidémie.
Dans ce dernier cas, la faisabilité d’une vaccination systématique doit être examinée.
Il n’y a – au moment de publication de cet article – aucune recommandation négative concernant un voyage vers les pays voisins. Le contrôle des passagers de tous les vols intérieurs et d’affaires (prise de température corporelle) est recommandé, tant pour protéger les voyageurs que pour éviter la propagation de la maladie.
La situation évolue de jour en jour
Comme la situation évolue de jour en jour, il est conseillé de consulter régulièrement les rapports des autorités compétentes, dont l’OMS et l’Institut des maladies tropicales d’Anvers.
L’Institut des maladies tropicales d’Anvers a créé un site qui regroupe toutes les informations. Vous le trouverez ici.
Les autorités recommandent vivement aux voyageurs de ne pas entreprendre de voyage dans les zones infectées !
La maladie
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Le nom ‘Ebola’ provient d’une rivière de la République Démocratique du Congo, où la maladie est apparue pour la première fois en 1976.
- Le dangereux virus Ebola cause des infections qui résultent dans des fièvres hémorragiques : apparition brutale de fièvre, douleurs musculaires, maux de tête,. … suivis par des vomissements, diarrhées, problèmes rénaux et hépatiques et parfois des hémorragies internes et externes.
- La durée d’incubation, c’est-à-dire le temps écoulé entre l’infection par le virus et l’apparition des premiers symptômes, varie de 2 à 21 jours. Tant qu’ils ne présentent pas de symptômes, les sujets humains ne sont pas contagieux. Les premiers symptômes sont une forte fatigue accompagnée de fièvre à début brutal, des douleurs musculaires, des céphalées et un mal de gorge.
- La transmission se fait de manière directe par les contacts avec des personnes contagieuses (peau, sang, salive, sueur, sperme, matières fécales, …) ou de manière indirecte (seringues ou matériel médical infecté).
- En moyenne, 80% des personnes infectées ne survivent pas à la maladie. Les personnes infectées peuvent rester contagieuses pendant plus de deux mois. C’est pourquoi les victimes sont placées dans des unités de soins intensifs à l’écart de tout contact potentiel avec le monde extérieur.
- Même s’il existe un vaccin efficace contre la maladie, celui-ci n’est pas (encore) administré de manière systématique à la population. La prévention reste donc un des moyens les plus efficaces pour se prémunir de la maladie.
La prévention
- La prévention se fait par rapport aux personnes qui ont travaillé ou voyagent vers ou en provenance du pays ou de la zone infectée. A leur départ, ces personnes sont soumises à des contrôles par les autorités sanitaires et aéroportuaires locales. De plus en plus d’aéroports occidentaux procèdent également à la prise de la température corporelle des voyageurs qui arrivent dans leurs aéroports en provenance des pays à risque par l’utilisation de thermomètres électroniques infrarouge.
- Comme indiqué ci-dessus: même si une personne devait être porteuse du virus Ebola, elle ne deviendra contagieuse pour son entourage qu’après la fin de la durée d’incubation de la maladie. Hors la vaccination, bien se laver les mains à l’eau chaude et au savon ou l’utilisation d’un produit désinfectant reste à l’heure actuelle la meilleure prévention après un contact avec une personne suspectée ne présentant pas les symptômes de la maladie.
- Les personnes qui reviennent de pays à risque sont invitées à se rendre le plus vite possible vers un centre hospitalier si elles observent des symptômes de la maladie dans les semaines qui suivent leur retour.
- Les compagnies d’assistance déconseillent très fortement les voyages non indispensables dans les pays touchés par le virus. Elles suivent de très près l’évolution de la maladie et les moyens existants d’évacuation sanitaire et ce en concertation avec les autorités sanitaires locales à l’étranger et en Belgique, et dans le respect des règles très strictes en vigueur en matière de transport médical, afin de pouvoir faire face à tout rapatriement médical éventuel.
- Contactez l’Institut Tropical d’Anvers au sujet de la vaccination si votre voyage dans cette partie de la RDC est indispensable.
Plus d’information :
- OMS
- Ebola Info (Institut Tropical Anvers)
Pour les conseils voyage par destination, consultez aussi les avis du SPF Affaires Etrangères.
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