
Europ Assistance a demandé à l’organisation “Rise for Climate” quelle est la meilleure attitude à prendre afin de limiter son empreinte écologique pendant les vacances. Larry Moffett, membre et porte-parole du mouvement, nous donne ses conseils :
Les objectifs de Rise for Climate
Rise for Climate Belgium est un mouvement citoyen qui réclame du gouvernement belge et des institutions européennes une politique climatique plus ambitieuse. Mais nous savons que la politique ne suffira pas pour relever le défi du réchauffement climatique : il faut changer notre comportement au quotidien pour que chacun de nous réduise sa consommation d’énergie fossile et les émissions de gaz à effet de serre (GES).
Voyager en limitant son empreinte carbone
Voyager étant une activité particulièrement énergivore, il est important de tenir compte de l’empreinte carbone (c’est-à-dire le volume de dioxyde de carbone CO2 émis dans l’atmosphère) lorsqu’on planifie ses voyages. Les statistiques du tourisme montrent que les Belges partent plus souvent en vacances (à Carnaval, à Pâques, en été…), et de plus en plus loin, ce qui implique forcément une empreinte carbone plus importante.
Deux règles d’or pour restreindre son empreinte écologique:
1. Limitez la distance parcourue
Evitez de changer de continent :Visiter d’autres continents lointains – l’Asie, l’Amérique, l’Afrique, l’Océanie – nécessite de prendre l’avion sur de très longues distances. Il faut savoir que les tarifs aériens qui rendent accessibles ces destinations exotiques n’internalisent pas le vrai coût environnemental du trajet : en effet, l’avion est l’un des moyens de transport les plus polluants, non seulement en émission de CO2 mais aussi d’autres gaz à effet de serre : oxydes d’azote (NOx) et hydrocarbures non méthaniques (NMHC), qui sont encore plus nocifs à haute altitude. Bien entendu, le transport aérien s’impose lorsqu’on doit traverser l’océan pour un voyage d’affaires ou d’études.
Privilégiez l’Europe : Pour les vacances, l’Europe nous offre une richesse touristique inégalée et inépuisable : patrimoine architectural, artistique et culturel, nature, gastronomie, festivals, sports, bien-être…une vie entière ne suffit pas pour explorer toute sa diversité ! Outre la France, l’Espagne et l’Italie qui restent les destinations préférées des Belges, une multitude d’autres pays et régions nous invitent à leur découverte.
Les city-trips proches de chez nous : Difficile de résister à l’attrait des vols low-cost pour s’offrir un city trip à Vienne, Rome, Madrid ou Lisbonne…et pourtant, à peine au-delà de nos frontières, des villes splendides comme Lille (et son Palais des Beaux-Arts, second musée d’arts en France après le Louvre), Cologne (sa cathédrale gothique, l’une des plus hautes et plus grandes d’Europe), Luxembourg (ses fortifications), Utrecht (sa vieille ville traversée de canaux), pour ne pas citer Londres et Paris, sont toutes accessibles en quelques heures de train.
2. Choisissez les moyens de transport les plus respectueux de l’environnement
Le rail : Il est de loin le transport motorisé le plus écologique : propulsé à l’électricité, il émet 20 à 30 fois moins de CO2 par kilomètre et par passager que l’avion.
La jeune suédoise militante pour le climat Greta Thunberg s’impose de voyager en train lors de ses déplacements en Europe, et elle n’est pas la seule : une « épidémie de flygskam » (la honte de prendre l’avion) se propage en Suède, où un groupe Facebook dédié au voyage en train compte plus de 78000 membres. Le phénomène pourrait bien se répandre chez nous, alors qu’Adelaïde Charlier, figure wallonne du mouvement Youth for Climate, a choisi le train et le bateau pour rejoindre ses camarades de classe partis à Athènes en avion.
Toutefois ce qui décourage sans aucun doute l’usage du train, c’est qu’il peut coûter nettement plus cher que l’avion, la voiture ou l’autocar. C’est pourquoi Rise for Climate plaide pour une tarification des transports qui tienne compte de leur impact environnemental. Il nous semble anormal et incohérent avec les objectifs d’une politique climatique qu’un trajet en train, Bruxelles-Lille par exemple, puisse coûter 5 à 10 fois (!) plus cher qu’en bus.
L’autocar : En attendant, grâce à cette politique de prix, les réseaux d’autocars longue distance se développent rapidement en Europe, proposant une alternative moins chère au rail mais aussi à l’automobile, et généralement plus écologique que cette dernière puisqu’un seul car peut transporter autant de passagers que plusieurs voitures. La plupart des cars étant équipés de wifi, on peut rester connecté et profiter du trajet pour préparer son séjour.
Pensez au covoiturage : C’est une solution plus écologique si vous ne pouvez vraiment pas vous priver de votre véhicule.
Un couple qui part à deux pourra réduire de moitié son empreinte carbone en embarquant deux passagers qui vous tiendront compagnie, participeront aux frais d’essence et de péage, pourront aider à la navigation ou la conduite, voire plus si affinités ! De même, en tant que passager si vos dates et heures de voyage sont quelque peu flexibles, vous trouverez un conducteur dont le trajet vous convient et qui sera heureux de faire la route avec vous.
Le transport multimodal : Si vous comptez faire un voyage itinérant avec plusieurs arrêts vous pourrez optimiser votre voyage en cherchant sur des sites comparatifs (ex. Rome2rio, omnio) afin de combiner les trajets en train, bus, et/ou covoiturage.
Pendant vos vacances
Attention, une fois enfin arrivé à votre destination de vacances, s.v.p. n’oubliez pas le climat ! Votre séjour laissera aussi une empreinte carbone, qu’il convient de réduire sans trop sacrifier de votre plaisir et confort.
Les hébergements touristiques (campings, hôtels, chambres d’hôte, auberges de jeunesse…) qui affichent un écolabel reconnu s’engagent dans une démarche environnementale (gestion des déchets, de l’énergie, de l’eau, achats responsables, sensibilisation de la clientèle).
Lors de vos déplacements sur place, privilégiez autant que possible la marche et les transports publics, ou louez un vélo.
Pour vos pique-niques, munissez-vous d’un sac réutilisable et achetez des produits locaux sur les marchés ou dans les épiceries vrac et boutiques zéro déchet.
Activités et tourisme durable : pour ceux qui souhaitent s’investir activement pour la protection du climat et de l’environnement, vous trouverez une profusion d’offres de tourisme durable : stages d’écovolontariat, camps et colonies de vacances écologiques, voyages organisés d’écotourisme…méfiez-vous cependant des tentatives de « greenwashing » (écoblanchiment) par des voyagistes utilisant des termes et labels écolo à des fins de marketing !
Rise for Climate vous souhaite d’excellentes vacances responsables, et vous remercie de veiller sur la planète tout comme Europ Assistance veille sur vous !
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Autres liens utiles :
- https://riseforclimate.org/
- Compenser l’émission carbone de votre voyage
- 3 magnifiques régions proches pour vivre l’aventure
La position d’Europ Assistance
Europ Assistance soutient les objectifs très louables d’organisations comme Rise for Climate et encourage toute initiative des instances politiques et des transporteurs visant à réduire (à terme) les émissions CO2 issues par les déplacements entrepris dans des véhicules à carburant fossile.
S’il est cependant illusoire (voire non souhaitable) de penser que tout voyageur évitera pour autant du jour au lendemain de voyager en voiture ou en avion, il est utile pour chaque voyageur de réfléchir à l’impact écologique de ses déplacements et de son séjour.
© Photo couverture : Alexandros Michailidis / Shutterstock