Tom de Dorlodot, parapentiste de renom et aventurier, a eu la chance lors de ses multiples aventures d’être régulièrement en contact avec la faune sauvage.
Il donne ses impressions et conseils à tous ceux qui veulent combiner voyage d’aventure et découverte du monde sauvage.
Voyages d’aventures et découverte de la nature:
un équilibre à respecter
Etant donné la situation écologique de la planète, la conservation et la protection animale sont des thématiques de plus en plus importantes. Les voyageurs sont nombreux à consacrer une partie, voire l’entièreté de leur périple au contact de la faune locale.
Lors de chaque expédition, mes rencontres avec des animaux sauvages, qu’elles soient volontaires ou non, ont toujours été particulières et magiques. Du plus petit des insectes à la plus majestueuse des baleines, il est primordial de respecter leur environnement et de les laisser venir à nous. Je vous donne ici quelques bons conseils basés sur mes expériences afin de vous préserver et de préserver les animaux et de garder un souvenir impérissable de votre voyage.
Une rencontre avec des requins
Au cours d’une plongée au large de l’archipel des Tuamotu, j’ai eu la peur de ma vie. Deux requins pointes noires ont presque attrapé ma main dans laquelle je tenais le poisson perroquet que nous envisagions de partager avec l’équipage. J’ai appris par la suite que les squales proliféraient dans cette zone et que, habitués à la présence des pêcheurs, ils déboulent dès qu’ils entendent le bruit du harpon afin de s’emparer des poissons fraîchement pêchés.
J’aurais donc mieux fait de me renseigner avant de m’aventurer dans cette zone afin d’éviter cette déconvenue lors de la découverte des sublimes récifs coralliens de Polynésie.
La fragilité des récifs coraliens
D’ailleurs, la fragilité du corail dont le développement requiert plusieurs années est aussi à prendre en compte lors d’une sortie en plongée telle que celle-ci.
L’activité humaine, comme le snorkeling ou le bateau peuvent fortement endommager ce trésor sous-marin que nous nous devons de préserver. Evitez toujours de toucher tout corail ainsi que ses pensionnaires et évidemment de les piétiner. Vous éviterez par la même occasion de subir une piqûre d’oursin ou d’un autre petit être coriace qui viendrait certainement gâcher votre séjour.
Comment se protéger ?
ll faut aussi penser à se protéger soi-même en voyage.
- Munissez-vous d’un répulsif naturel contre les insectes (p.ex. la gamme Puressentiel ne contient pas d’insectifuge neurotoxique. Son efficacité provient de son principal actif : l’huile essentielle d’eucalyptus citronné) et protégez-vous des piqûres ou morsures en vérifiant votre lit ou votre sac de couchage avant de passer la nuit.
Lisez aussi l’article : La punaise de lit en voie de “réapparition” - Afin d’empêcher tout désagrément, évitez à tout moment d’avoir de la nourriture sur vous et surtout ne nourrissez pas les animaux durant votre périple, cela pourrait les amener à une dépendance dangereuse à l’égard des hommes ou les rendre malades.
- Le stress occasionné aux bêtes est un élément perturbateur dans leurs cycles d’alimentation et de reproduction, il est donc recommandé d’adapter son comportement et de garder certaines distances que l’on soit à pied, sous l’eau, dans un véhicule ou même sur un bateau, de parler à voix basse sans faire de grands mouvements durant l’observation et de rester sur les pistes afin de ne pas endommager la végétation.
- Ne jetez pas de déchets dans la nature ou dans la mer. Au contraire, aidez à ramasser les déchets laissés par autrui et que vous rencontrez lors de vos expéditions.
- Dernier petit conseil quant à notre façon de nous comporter : si vous croisez le regard d’un animal inconnu et potentiellement dangereux, ne le regardez pas dans les yeux, il pourrait se sentir menacé ou prendre ce regard comme un affront et passer à l’attaque.
Cas vécu : attaqué par un singe
J’en ai moi-même fait les frais il y a plusieurs années lors d’une expédition sur le Lac Nicaragua. Je naviguais d’île en île sur mon kayak et suis tombé nez à nez avec un couple de singes, au premier abord bien inoffensifs. Je me suis approché, apparemment un peu de trop, afin de prendre un joli cliché de la femelle qui se reposait sur une branche. La guenon prit peur quant à notre proximité à son éveil et poussa un cri alarmant. Son compagnon, profitant de la branche au-dessus de ma tête, sauta sur mon embarcation et nous fit tomber tous les deux à l’eau. J’aurais pu éviter cette frayeur (ainsi que l’achat d’un nouvel appareil photo…!) en gardant mes distances et en respectant la tranquillité de ces primates dans leur milieu.
Choisissez des organisations professionnelles pour observer la nature
Lors de voyages lointains (ou non), pour certaines activités comme une observation de quelques heures ou bien un trek de plusieurs jours à la découverte des animaux dans leur milieu naturel, vous ferez certainement appel à une organisation afin d’optimiser votre expérience. Ici aussi il faut faire attention et vérifier que l’organisation n’est pas douteuse et qu’elle respecte les animaux dans sa façon de permettre leur observation.
La découverte du lion
Qui n’a pas rêvé de pouvoir se rendre un jour en Afrique du Sud afin d’observer le roi des animaux dans son milieu sauvage ? C’est évidemment possible, mais les prestataires locaux n’ont malheureusement pas tous la même perception du tourisme éthique et du respect envers les espèces en voie de disparition. A ce jour, il y aurait 10.000 lions en captivité au sein d’établissements dédiés aux touristes dans ce pays. Les félins y sont exploités dès leur naissance (sevrage au biberon des lionceaux, prise de selfies en les caressant, promenades accompagnées des plus grands spécimens…) et termineront tristement leur vie dans un ranch d’élevage avant d’être victime de la chasse au trophée, une activité tristement célèbre mais tout aussi lucrative. Nous pouvons refuser de soutinir ce genre de pratiques en choisissant scrupuleusement la meilleure façon de les observer dans leur milieu naturel.
Si vous cherchez quelques idées pour vos prochains voyages, certaines grandes institutions comme National Geographic organisent annuellement une remise de trophées récompensant des initiatives de tourisme responsable développées par des entreprises et des organisations locales. Ces initiatives ont pour but de promouvoir une politique de transition vers le développement durable dans le secteur touristique tout en partageant leurs bonnes pratiques pour le bien de la nature, de ses habitants et des humains qui les protègent.
Pour réussir une action de protection animale et de son milieu naturel, la bonne collaboration avec les populations locales est primordiale.
La découverte des primates
Certains veulent se rendre sur place afin de contribuer physiquement au bien-être de ces espèces menacées. L’éco-volontariat a le vent en poupe et est certainement la plus jolie des manières de rencontrer les animaux les plus emblématiques tels que les grands singes menacés tout en faisant du bénévolat.
La République Démocratique du Congo est le pays dans lequel sont représentés le plus grand nombre d’espèces différentes de grands primates tel que le bonobo.
Afin de protéger et réintroduire dans la nature les orphelins de cette espèce endémique à la RDC, la belge Claudine André a créé il y a plusieurs années le sanctuaire “Lola ya Bonobo”.
Ce lieu unique est le seul endroit dans le monde où vous pourrez rencontrer ces animaux si proches de l’être humain. Ici même vous pourrez séjourner, contribuer et apprendre à observer les bonobos dans leur espace semi-naturel, un indispensable passage avant la réintroduction dans leur milieu naturel.
Sachez néanmoins que tous les sanctuaires ne fonctionnent pas grâce à l’éco-volontariat et ne peuvent avancer dans leur cause que par le biais des donations. C’est le cas, entre autres, de l’association congolaise “JACK” créée et gérée par un couple franco-belge et qui lutte au quotidien contre le trafic de viande de brousse et œuvre à la réintroduction des chimpanzés victimes de ce fléau en République Démocratique du Congo.
Sur le continent asiatique, des organismes comme Kalaweit se bat pour la protection de la biodiversité en Indonésie en achetant des parcelles de forêts vierges afin de la préserver de la destruction au profit de l’agriculture intensive et en protégeant les animaux qui y habitent, dont les gibbons.
La découverte de notre faune sauvage
La protection animale peut aussi se faire de chez soi en les soutenant et au passage en permettant de réduire son empreinte carbone émise lors d’un long voyage.
Une des meilleures façons de découvrir la faune est certainement de sortir de chez soi et d’aller voir la faune locale. J’ai pu moi-même le constater récemment lorsque nous avons entrepris le projet télévisé “Wallonie Sauvage” diffusé il y a peu sur RTL TVI.
Nous avons sillonné la Wallonie à la recherche d’espèces animales fabuleuses et découvert des trésors inattendus à couper le souffle tout au long de cette expédition.
Cette expérience récente m’a fait ouvrir les yeux sur la biodiversité locale et m’a donné des idées pour les futurs projets à venir.
Lisez aussi : Voyages et animaux sauvages: comment se comporter?
Découvrez les autres articles de Tom de Dorlodot
en cliquant ici.
Photos © Fred Buyle, John Stapels, Shutterstock