L’aventurier et parapentiste Tom de Dorlodot parcourt les pays du monde entier. Parmi ces destinations, il y a des pays à risque ou réputés dangereux du point de vue de la sécurité.
Comment fait-il pour bien se préparer et pour éviter tout problème avec les autorités locales ou avec la population ?
Voici ses conseils…
“J’ai eu la chance de voyager dans plus de 60 pays dans le monde. Certains pour lesquels le sentiment de sécurité est parfois connu et avéré, mais aussi d’autres qui sont réputés dangereux ou même infréquentables …
On me demande souvent : « Tom, tu n’as pas peur de partir au Pakistan, au Soudan, ou en Colombie ? ».
A vrai dire, j’adore ces pays et j’y apprécie particulièrement l’accueil des locaux, qui font toujours preuve d’une hospitalité hors du commun.
Les bons réflexes et la bonne information
Lorsqu’on adopte les bonnes attitudes, qu’on a les bons réflexes et qu’on fait preuve de bon sens, on peut généralement s’en sortir sans problème et éviter bien des ennuis !
Je suis parti explorer les zones tribales à la frontière de l’Afghanistan, je suis allé rendre visite à un ami dans les favelas de São Paulo, j’ai survolé les territoires des narcotrafiquants en Colombie et j’ai passé 15 heures sur la route de Moyale au Kenya… A chaque fois, j’avais pris soin de me renseigner, de prendre mes précautions, et ça s’est toujours très bien passé.
Avant de partir, je prends toujours mes infos sur la situation géopolitique de chacun des pays que je vais traverser, avec les éventuelles zones à éviter. Le site web belge des affaires étrangères est très complet à ce niveau. Vous pouvez le consulter en cliquant ici.
Il est aussi utile de s’inscrire dans le site travellers online du ministère des affaires étrangères. Les autorités belges seront ainsi au courant de votre présence dans le pays concerné et pourront vous contacter si nécessaire.
D’expérience, les grandes villes sont souvent plus dangereuses que les petits villages isolés. Mais le mieux est encore de parler avec les locaux. Ils connaissent les quartiers « chauds » et ils savent ce qu’il faut ou ne faut pas faire. A titre d’exemple, j’étais au Caire avec mon équipe lors des soulèvements du printemps arabe. Eviter la place Tahrir était une évidence, mais pour le reste, tout semblait assez calme et paisible.
Conseils de base pour éviter les problèmes
Voici quelques conseils à suivre pour éviter, autant que faire se peut, les problèmes de vol ou d’agression :
- Soyez sympa et respectueux vis-à-vis des traditions locales ;
- Choisissez toujours votre taxi vous-même ;
- Evitez les signes extérieurs de richesse (montre de valeur, bijoux, etc.) ;
- Essayez de payer en petites coupures ;
- Restez vigilant et ne vous laissez pas embarquer dans des plans qui vous paraîtraient étranges.
Si vous décidez de sortir des sentiers battus, renseignez-vous ! Il m’est arrivé d’atterrir malencontreusement dans un champ de mines en Grèce, ou encore d’avoir survolé une base militaire par erreur en Ethiopie … A chaque fois, j’avais un peu improvisé et je n’avais pas suffisamment analysé les cartes de la région. Je me suis fait arrêter et on m’a même pris pour un espion ! Autant dire que cela n’a pas été facile de me sortir de ce mauvais pas. On préfère toujours éviter ce genre de situation.
Les numéros précieux à garder à portée de main
Avant le départ, il faut systématiquement penser à quelques détails. Par exemple, j’enregistre toujours les numéros de téléphone importants.
a) En cas de souci médical : les numéros des principaux hôpitaux de la région. On les trouve souvent dans les guides de voyage comme le Guide du Routard, Le Petit Futé ou le Lonely Planet. Je note les numéros d’urgence du pays dans lequel je me trouve. J’emporte aussi un numéro avec lequel je peux joindre ma compagnie d’assurances voyage, sans oublier mon numéro de client.
b) En cas de problème avec ma carte de banque : je note quelque part le numéro d’appel de ma banque, le numéro de Card Stop, et bien entendu le numéro de ma carte et de mon compte bancaire.
c) En case de pépin juridique ou administratif : le numéro de l’ambassade belge dans le pays, le numéro du consulat ou de l’agent consulaire (que l’on trouve sur le site des affaires étrangères).
d) En cas de problème de communication : le numéro d’un local sympa qui parle l’anglais ou le français, et qui pourrait être d’un bon secours en cas de difficulté pour comprendre ou se faire comprendre !
Pouvoir communiquer
En général, il est possible d’acheter une carte SIM dans les pays visités. Si vous vous rendez dans des régions sans couverture de réseau, vous pouvez emporter un téléphone satellite. Mais c’est assez cher si on ne l’achète que pour en avoir un usage occasionnel en vacances. Une entreprise belge loue des téléphones satellites à prix raisonnable : http://www.rent2connect.com/
Vous pouvez également emporter une balise, de type Garmin In Reach par exemple, qui en plus de servir de GPS, peut servir de balise de secours et vous permettre de recevoir et d’envoyer des SMS à vos proches.
Derniers conseils
J’ai toujours aussi le réflexe de scanner mes papiers et de me les envoyer par e-mail. De cette façon j’ai facilement accès à mes documents (passeport, visa, assurance voyage, permis de conduire, informations santé (et carnet de vaccination), tickets d’avions, réservation d’hôtel, …).
Prenez la route et bon voyage à vous !
Blue skies and soft landings,
Tom.”
Lisez aussi les articles du dossier “Voyage et sécurité”
Découvrez les aventures et les conseils de Tom dans le dossier “Voyages et aventures”