Après avoir quitté la Corée du Sud, nos Sixglobetruckers ont mis le cap sur le Japon, où ils ont séjourné quelques mois.
Voici la suite de leurs aventures…
“Nous voilà à vue des côtes japonaises lorsque nous assistons à notre premier lever de soleil au Pays du Soleil Levant!”
Arrivée au Japon
A l’arrivée, c’est surtout une grosse journée administrative qui nous occupe. Il faut aller en personne enregistrer son Carnet de Passage en douane au bureau du Japanese Automobile Club le plus proche – à 50km du port, et récupérer par la même occasion la traduction de notre permis de conduire international en japonais, puis montrer tous ces documents aux douanes. Ensuite nous assistons à l’inspection du camion où des lingettes sont passées pour vérifier que nous n’avons pas de drogues ni d’aliments ou d’objets d’origine animale (le japon ne connait pas la rage). Nous contractons enfin une assurance avec l’aide de notre compagnie de ferry et nous voilà enfin partis!
Des routes pas comme les nôtres !
Assez inquiets par rapport aux routes avant notre arrivée nous découvrons en effet des voitures minuscules sur des routes extrêmement étroites, n’ayant pas de trottoirs, elles se terminent donc par un caniveau non couvert abrupte et très profond qui ne pardonnerait pas à la moindre erreur de manipulation. Très rapidement nous prenons la décision de ne pas nous éloigner des routes principales, sur les autres nous ne pourrions pas nous croiser si un autre véhicule devait arriver dans l’autre sens. Les autoroutes étant particulièrement chères au Japon nous nous sommes donc lancés dans le jeu de dénicher les routes nationales. Sans péages et empruntées par les camions dans tout le pays, elles permettent d’avancer, certes plus lentement, mais gratuitement!
Où parquer ?
Au moment de se garer même inquiétude… tout est réputé loti, occupé, privé! Nous commençons donc par viser les Michi-no-Eki (parc and sleep) aménagés pour que les chauffeurs de poids lourd puissent passer la nuit et se reposer. Très pratiques ils offrent toilettes, magasins avec produits locaux, et parfois même une vue assez sympathique! Plus tard nous comprenons que nous pouvons aussi passer la nuit sur les parking des “Convenient Store”, ce sont des magasins de proximité qui offrent une gamme très large de services. Ces deux solutions particulièrement confortables ont résolu nos problèmes de parking et nous avons tout de même profité de quelques bivouacs plus nature, en particulier à Shikoku et Kyushu qui comprennent plus d’endroits ruraux.
Eau potable et déchets
Pour ce qui est de l’approvisionnement en eau potable nous en avons trouvé régulièrement dans les fontaines des parcs publics et vidanger les eaux sales n’est pas non plus une difficulté, nous avons utilisé les toilettes publiques ou les égouts à cet effet. En revanche il est extrêmement difficile de se débarrasser de ses poubelles. Il n’existe pas de poubelles publiques et le tri-séléctif est draconnien. Les japonais ne mangent pas ou ne boivent pas en rue, il n’y a donc pas un seul papier parterre, ni de réel besoin pour eux d’avoir des poubelles publiques. Mais pour nous, cela représentait un casse-tête quotidien pour pavenir à nous débarrasser de nos détritus sans faire de dépots sauvages.
Une alimentation très chère
Avec notre mode de voyage nous économisons beaucoup sur les transports et l’hébergement qui sont très chers au Japon, mais nous ne pouvons pas couper dans le budget dédié aux visites et à l’alimentation. Les fruits et légumes européens sont vendus a des prix exorbitants (25 euros le melon), et généralement dans de très petites quantités. Les carottes sont par exemple pré-emballées à l’unité, les pommes de terre également! Beaucoup de japonais se nourrissent exclusivement avec des plats très joliment préparés, finalement assez variés et délicieux, mais avec ceux-ci nous sortons difficilement avec une note inférieure à 30 euros par repas pour notre famille de six! Et nous ne parlons même pas du prix des restaurants. Tant en Corée du Sud qu’au Japon nous aurons donc doublé le budget moyen habituellement dépensé jusque là. Compte-tenu du coût de la vie dans ce pays nous comprenons pourquoi de plus en plus de personnes décident de le visiter en louant un camping-car… et nous en avons croisé très régulièrement sur nos routes.
Vivent les sources d’eau chaude
Dernière information pratique concernant le Japon, au lieu de prendre des douches froides dans notre Truck nous avons abusé des “Onsen”, ces bains organisés autour de sources chaudes dans lesquels beaucoup vont encore se laver en joignant l’utile à l’agréable.
Le Japon : un pays plein de surprises
Passé le cap de l’organisation du quotidien nous avons profité de presque deux mois sur place et ne pouvons relater tout ce que nous avons vu!
D’anciens châteaux de samourais en bois, leurs superbes armures, Kyoto et ses temples impressionants, les geishas que nous avons guetté dans les ruelles, le majestueux Mont Fuji, Tokyo que nous avons silloné pendant dix jours et où nous avons passé un Noél mémorable dans notre cellule, Nara et ses biches en liberté où nous avons acheté nos voeux de nouvel an, des jardins zen, un cours de koto avec Satomi rencontrée par hasard et devenue une amie, les tourbillons de Naruto, les maisons rurales de Shikoku, le musée de la paix à Hiroshima, le grand Torii dans l’eau, le volcan actif Aso avec ses fumerolles et la ville volcanique de Beppu a ses pieds avec ses eaux fumantes et son geyser, etc.
Nous avons passé du temps dans d’énormes villes, dans des villages emplis de charme, dans les îles sanctuaires de l’art contemporain, dans la campagne aussi… Le Japon offre une diversité impressionnante de lieux, de spectacles traditionnels, de nourritures, nous sommes loin d’avoir tout vu, tout testé, tout goûté!
Prochaine étape: Bornéo
Et pourtant, après y avoir passé un bout d’hiver nous devons continuer notre route et organisons d’envoyer notre camion par la mer à Kota Kinabalu à Bornéo!
Pendant les 20 jours de traversée nous prévoyons une longue halte à Taiwan, puis un passage à Hong Kong et Macau avant de le rejoindre sous une température plus clémente…”
Découvrez les autres récits des Sixglobetruckers sur leur site et dans le dossier “De Bruxelles à Sydney en truck”