Vous vous déplacez régulièrement en voiture ? Pour votre boulot, pour conduire vos enfants ou lors de vos vacances vers le sud ? Vous avez sans doute une idée des coûts de tous ces kilomètres. Le budget qu’ils représentent est sans doute assez conséquent.
Et s’il existait un moyen de réduire considérablement ces coûts sans faire de gros efforts ?
Notre blogueur Alain Dierckx nous explique les bienfaits (écologiques et économiques) de la conduite écologique (appelée aussi écoconduite ou, en anglais, ‘ecodriving’).

Qu’est-ce que la conduite écologique ?

La conduite écologique ou durable signifie qu’en tant que conducteur, vous prenez des mesures ciblées par rapport à votre véhicule et votre comportement de conduite. Ces mesures ont un effet positif sur trois points importants :

la réduction de la consommation d’énergie et/ou de carburant
l’augmentation de la sécurité routière
la réduction de la pollution de l’air grâce à la diminution des particules et des émissions de CO2.

Comment adopter une conduite écologique ?

Vous pouvez optimiser votre comportement au volant de plusieurs manières.

L’heure de départ : pour éviter les embouteillages et donc les retards, vous devez réfléchir à l’heure idéale de départ. Évidemment, cela se fait en dehors des heures de pointe habituelles de chacun et, si vous voyagez, il est préférable de ne pas partir les jours noirs annoncés à l’avance. Le dimanche matin est habituellement un bon moment pour partir. Il n’est pas recommandé de conduire la nuit en raison de l’insécurité.
Évitez de freiner et d’accélérer de manière intempestive : essayez autant que possible de rouler à vitesse constante. Utilisez le régulateur de vitesse lorsque c’est possible et autorisé. Conduisez de manière proactive et freinez progressivement. Ce comportement de conduite est particulièrement crucial dans les villes car c’est là que les gains sont les plus importants.
Changez de vitesse au bon moment : pour les véhicules diesel, c’est entre 1500 et 2000 tours/minute, pour les véhicules à essence, c’est entre 2000 et 2500 tours/minute.
Adaptez votre vitesse : roulez à 100 km/h au lieu de 120 km/h, par exemple. Cela réduit la consommation de carburant et garantit plus de sécurité. Les accidents de la route à vitesse réduite ont des conséquences moins graves qu’à vitesse élevée.
La climatisation : n’activez la cimatisation que lorsque la température est trop élevée dans la voiture, car un habitacle trop chaud peut avoir un effet négatif sur la sécurité. En effet, l’attention du conducteur diminue et le temps de réaction augmente. Ce faisant, évitez une trop grande différence entre la température extérieure et celle à l’intérieur de votre véhicule. Si votre voiture est restée longtemps dans le soleil et l’intérieur de l’habitacle est « brûlant », ouvrez d’abord les fenêtres lors des premiers kilomètres afin de faire baisser la température intérieure et n’enclenchez l’airco qu’ensuite.
Le chargement de la batterie (véhicule électrique) : choisissez judicieusement vos moments de recharge. Chargez votre batterie lorsqu’elle est chargée entre 20 % et 80 %, c’est le plus efficace et cela réduit votre consommation d’énergie. Votre GPS peut vous aider à planifier vos sessions de recharge.

Comment préparer votre véhicule à l’écoconduite ?

La façon dont vous conduisez est importante, mais l’état de votre véhicule joue également un rôle.

L’entretien : veillez à ce que votre véhicule soit bien et régulièrement entretenu afin que tout fonctionne parfaitement. Les freins et le système d’échappement doivent notamment être en bon état, sinon vous émettrez trop de particules.
Les pneus : des pneus insuffisamment gonflés augmentent la consommation de carburant et l’usure. Si vous prévoyez une charge plus importante (plus de passagers, plus de bagages), gonflez-les davantage.
Le coffre de toit : n’envisagez un coffre de toit que s’il est vraiemnt nécessaire, car il augmente la consommation de carburant en raison d’une plus grande résistance à l’air. Ariivé à votre destination de voyage, si vous ne roulez que dans les environs immédiats, retirez le coffre de toit jusqu’à ce que vous repartiez. Cette remarque s’applique également au porte-vélos.

Combien pouvez-vous économiser grâce à la conduite écologique ?

L’ampleur des économies dépend du type de véhicule, du type d’itinéraire et, surtout, du comportement de conduite initial avant le passage à l’écoconduite.

Pour un comportement de conduite habituel déjà « normal », l’économie globale peut être de 5 %. Si vous présentez d’habitude un « comportement de conduite sportif » et passez au mode écologique, les économies peuvent atteindre 15 % et la conduite écologique peut donc permettre d’économiser plusieurs centaines d’euros par an.

Voici un aperçu des économies que différentes mesures peuvent permettre de réaliser :

Gonfler correctement les pneus peut vous faire économiser jusqu’à 10 % de la consommation de carburant si vous partez en voyage lourdement chargé.
Nettoyer ou remplacer le filtre à air et/ou à huile encrassé permet de réaliser une économie de 3 %.
Ne pas utiliser un coffre de toit réduira la consommation de carburant de votre véhicule d’environ 18 %.
Freiner et accélérer de façon contrôlée et mesurée permet d’économiser 20 %, surtout en ville.
Conduire plus lentement permet de réaliser des économies très importantes. Par exemple, conduire une voiture électrique à 100 km/h au lieu de 120 km/h permet (selon certaines études) d’économiser de 20 % à 36 % sur la consommation.

La réduction de CO2 grâce à la conduite écologique

Le pourcentage de réduction des émissions de C02 et de particules par la conduite écologique est difficile à calculer, mais certaines sources donnent les valeurs suivantes (cf. https://www.hellocarbo.com/blog/calculer/co2-voiture/) :

Émissions de CO2 pour 1 litre de carburant :
– essence : 2,28 kg de CO2
– diesel : 2,67 kg de CO2
– sans plomb 95 (E10) : 2,21 kg de CO2

Les chiffres globaux généralement reconnus sont difficiles à trouver dans la littérature spécialisée. Cela s’explique par la multiplicité des types de véhicules, des carburants et des motorisations (essence, diesel, GPL, hybride, électrique). Pour l’heure, il est certain que le choix du carburant est primordial.

Les voitures électriques émettent clairement moins de CO2, même si leurs émissions de CO2 étaient plus élevées lors de la fabrication de leur batterie. En effet, une voiture électrique émet environ 60 % de CO2 en moins qu’une voiture à essence au cours de sa durée de vie.
Cela ne s’applique toutefois pas à un véhicule doté d’un système hybride (moteur à essence et moteur électrique). Par rapport à une voiture à essence, ces meilleures performances sont certainement présentées de manière exagérée car en pratique le moteur électrique est peu utilisé.

Quelques facteurs que vous ne maîtrisez pas

En tant que conducteur, vous n’avez évidemment aucun contrôle sur la circulation. Les embouteillages, les travaux et le comportement des autres conducteurs ne dépendent pas de vous, mais ils ont un impact sur votre consommation et le temps que vous passez dans votre véhicule. Par contre, vous pouvez veiller à utiliser votre voiture pendant des moments plus calmes sur les routes.

Les conditions météorologiques sont un autre facteur externe contre lequel vous ne pouvez malheureusement pas lutter. La chaleur, le froid, la neige et d’autres phénomènes peuvent vous rendre la conduite difficile sur la route.

Un trajet en montagne aura un effet négatif sur votre consommation.