Les Sixglobetruckers ont quitté le Japon et ont mis le cap sur Taiwan.
Découvrons ici la suite de leurs aventures… sans le truck !
Cap sur Taiwan
Nous vous avions laissé avec notre camion à Osaka, d’où on s’envolait vers Taiwan pour retrouver l’ami d’un ami journaliste fraichement rencontré à Tokyo. C’est donc Michel, notre hôte, qui nous acceuille à l’aéroport de Kaoshiung dans le sud de l’île pour cette partie de voyage sans notre véhicule ! A côté de l’obligation, nous tenions à tester ce mode de voyage différent, en formule « sac au dos », ce qui nous attend pendant presque un mois.
Immédiatement sortis de l’aéroport on sent le vent tiède et on descend les pulls dont nous avons eu besoin le matin encore pour nous protéger d’un vent glacial. On trouve une végétation luxuriante, palmiers, bananiers, femmes dans les rizières, temples très colorés, maisons ouvertes, trottoirs moins parfaits, beaucoup de monde dehors, mobilettes, ça sent le basilic, les papillons volent partout !
Retour vers le confort et le “luxe”
Après dix mois de voyage, arriver dans une maison avec de l’eau, de l’électricité, une baignoire, de vrais lits, une bibliothèque entière de BD en français et un piano nous a semblé le summum du confort ! Nous avons dans l’instant réappris à occuper tout l’espace offert ! Nous comptons bien nous poser un peu dans l’endroit pour recharger les batteries et mieux reprendre la route. Après autant de temps à visiter, et surtout après quatre mois d’hiver nous étions contents d’avoir l’opportunité de ne « rien faire » au chaud quelques jours. Nous avons donc commencé par faire connaissance avec notre hôte, puis nous sommes progressivement partis à la rencontre de notre environnement immédiat. Puis, au bout de 15 jours, nous avons de nouveau ressenti l’envie de partir à la découverte du reste de l’île. Michel nous avait déjà prêté sa maison, son lit, son chien, une carte sim, et voilà qu’il nous propose sa voiture pour en faire le tour ! C’est donc dans un véhicule inversément proportionnel au nôtre que nous entamons la route du sud.
Le truck a ses avantages
Nicolas redécouvre la maniabilité, le fait de passer partout, même dans les ruelles de tous petits villages, et ce sans faire attention à la hauteur des fils électriques ! Voilà qui plaide pour ce mode de voyage… Mais le soir il nous fallait partir en quête d’un hôtel et de restaurants, pas toujours si évidents à trouver dans des prix raisonnables sans tomber dans des bouges. Souvent nous repérions le « spot parfait » en nous disant… Ah là, avec le camion, ce serait top ! Difficile de se départir de ses bonnes vieilles habitudes… Et tous ces sacs à porter, faire et défaire quotidiennement… Sans compter les enfants qui se disputent trop serrés à l’arrière et dans l’impossibilité de faire leurs devoirs en roulant pour s’occuper ! Non, décidemment, voyager en camion, ça a du bon !
A la découverte de Taiwan
Taiwan nous a épaté. Petit pays relativement méconnu d’Asie du Sud-Est où le tourisme européen n’est pas encore flagrant, beaucoup de lieux sont encore préservés de l’inclinaison vers le seul but de se faire de l’argent. Nous avons eu des coups de cœurs pour le parc National de Kenting et ses banyans impressionants, la côte Est fouettée par un vent qui vient cogner des falaises abruptes, les gorges de marbre de Taroko, les villes de mineurs accrochées aux montagnes telles que Chiufen décorée de lanternes rouges, le trésor de la cité interdite chinoise qui se trouve presque exclusivement au musée de Taipei, les villes coloniales de Lukang et Tainen sur la côte Ouest où l’on pourrait tourner un film d’un autre temps, et finalement la scène d’art contemporain de Pier2pier à Kaoshiung où les artistes ont envahi les anciens entrepôts du port. En zone sismique depuis près de trois mois, c’est lors de ce tour que nous avons ressenti, en fin de soirée, notre premier tremblement de Terre (magnitude 6!) et ses cinq répliques ! Notre petit hôtel était récent, construit aux normes, et nous n’étions qu’au premier étage. Par chance rien n’est tombé, mais nous avons tout de même, par précaution, écarté les enfants des fenêtres à chaque fois.
Ce qui est aussi fascinant, c’est de découvrir que l’île est encore habitée par seize tribus aborigènes qui occupaient déjà Taiwan avant les invasions hollandaise, portugaise, chinoise, puis japonaise. Toutes ont conservé une culture propre qui se traduit en langues, rites, danses, tenues, tatouages, et autres signes de reconnaissance illustrés sur les totems qui marquent l’entrée dans leur communauté. Michel nous a introduit chez ses amis Paiwan de qui il est proche depuis des dizaines d’années et avec qui il travaille actuellement. Si bien accompagnés nous avons eu la chance d’accéder au village ancéstral pour lequel il faut normalement un permis spécial, nous avons été invités chez les uns et chez les autres et le jour avant de partir, nous avons été invité à un mariage ! Nos pupilles en ont pris plein les yeux, tous sont alors en tenue traditionnelle et douze mets se succèdent autour des mariés avant que la longue ronde rituelle ne commence. Inoubliable.
C’est bercés de ces images que nous avons repris la route de l’aéroport en laissant derrière nous Michel et les Paiwans avec qui nous espérons bien garder contact.
Macao : une autre ambiance
Arrivés à Macao c’est une toute autre ambiance qui nous attendait… celle des Palaces qui jettent leurs lumières sur la ville en espérant attirer les milliards de Patacas des touristes chinois ! Et ils y parviennent sans peine car le chiffre d’affaire y est sept fois celui de Las Végas ! Passé ce quartier champignon qui entoure l’aéroport on arrive dans le Macao des portugais. Ville dense, rues étroites qui suivent les courbes des collines, immeubles hauts, les restaurants de Bacalau et autres Pastei de Nata côtoient les pharmacies de médecine traditionnelle chinoise qui affichent ailerons de requins et écureuils volants séchés. Avec les bâtiments pastels et les églises catholiques aux vierges en corniche on se croirait sans peine à Lisbonne sans avoir quitté l’Asie. Après une grande balade dans le centre et la visite du musée de Macao qui est si bien agencé, nous prenons nos tickets pour l’aéroglisseur qui doit nous mener à Hong Kong en moins d’une heure.
Hong Kong : la jungle des gratte-ciels
A Hong Kong nous prenons de suite le ferry de Central qui mène depuis le Pier 3 à Discovery Bay, le repère d’expatriés où habite une très bonne amie a qui nous rendons visite. Cette fois c’est le voyage en expatriés que nous testons et sommes impressionnés de trouver un supermarché, des activités en français et des voisins de pallier comme on en trouverait à Paris ! Ici c’est la destinée de l’île de Hong Kong et de Kawloon, la partie continentale qui lui fait face, qui nous a marqué.
Pourquoi ce rocher sauvage a-t-il été donné aux anglais plutôt qu’un autre ? Quoi qu’il en soit il a été tranformé en forêt drue de gratte-ciels quand les autres sont restés à l’état de jungle ou habités de villages de pêcheurs sur pilotis… Contraste étonnant. Nous avons donc oscillé entre balades nature ou rurales et balades urbaines à nous faire écraser les pieds par la foule sortie pour le nouvel an lunaire.
En route pour Bornéo
Nous recevons alors un message de l’agence qui s’occupe de notre camion et qui nous annonce qu’il arrive a bon port le surlendemain. Nous achetons donc nos billets pour rejoindre Bornéo le lendemain et être à temps au rendez-vous !
Suivez les aventures des Sixglobetruckers sur leur site et dans le dossier “De Bruxelles à Sydney en truck”