Partir à l’aventure ne s’improvise pas, les risques d’accident peuvent être nombreux.
Comment faut-il se préparer, plus particulièrement du point de vue médical ? Est-il préférable de voyager accompagné ? Que faire si quelqu’un est blessé ?
Ci-dessous, Tom de Dorlodot, aventurier et sportif de longue date, partage ses bonnes pratiques avec nous.
1. Les documents de base
Votre voyage est programmé, il est temps de vous préparer. En fonction de votre destination, votre carte d’identité peut suffire, mais d’autres pays exigent un passeport, parfois avec un visa, ainsi qu’un certificat de vaccination. Pensez à bien vérifier la date de validité de vos documents d’identité afin de bien pouvoir embarquer. Il est évidemment essentiel de disposer d’une bonne assurance voyage, ça évite énormément de tracas en cas de pépin.
2. Le check-up médical
Etes-vous prêt physiquement à entreprendre votre voyage ?
Pensez à faire un check up médical, car il n’y a rien de mieux que d’avoir l’approbation de votre médecin. N’oubliez pas non plus la petite visite de contrôle chez votre dentiste. Rien de pire que d’avoir une rage de dents et d’être coincé au beau milieu de nulle part (cela est arrivé à un ami en pleine traversée de l’Atlantique à la voile…).
3. Votre trousse minimale de pharmacie
Pas question de vous encombrer quand vous avez des bagages à porter. L’aventure, c’est l’aventure. Emportez le strict nécessaire en fonction de votre type de voyage, sans négliger la trousse de pharmacie de base. Parmi les indispensables à emporter :
· De la crème solaire avec un indice UV élevé à appliquer plusieurs fois par jour afin d’éviter les brûlures. Optez pour une marque certifiée bio et sans filtres chimiques, afin de protéger l’environnement.
· Du répulsif antimoustique adapté aux pays dans lequel vous partez (certains sont même anti-tique), un kit aspivenin (à utiliser lors de piqûre d’insectes et non suite à une morsure de serpent) et une crème apaisante pour calmer les démangeaisons si vous avez été piqué. Attention aux morsures de tiques qui peuvent provoquer une encéphalite.
· Du désinfectant, des pansements ainsi que de l’arnica.
· Du paracétamol pour apaiser les douleurs légères du type d’un mal de tête, un antidiarrhéique, un antiémétique (en cas de vomissement).
· Une pince à épiler, une paire de ciseaux et/ou un coupe-ongles.
4. Faites-vous suivre à la trace
Définissez clairement votre itinéraire et communiquez-le à vos proches. Tentez de ne pas vous en écarter. Il est essentiel de pouvoir rester en contact en cas de problème. Vous pouvez aussi fixer des rendez-vous téléphoniques afin qu’on puisse vous suivre d’un point à un autre ou utiliser par exemple le Inreach Mini de Garmin qui permet d’envoyer vos coordonnées GPS en direct et de rester en contact. En cas de changement de plan, il est important de prévenir rapidement ceux qui vous suivent.
5. Sur place, on fait gaffe !
Pas question de faire n’importe quoi quand on est loin de chez soi. Il est important de bien se renseigner sur les dangers que vous pouvez rencontrer. On ne se balade pas dans une forêt au Canada comme on le ferait dans la Forêt de Soignes. Les dangers sont extrêmement différents et il est important de savoir quel animal on peut croiser. Au Canada, vous avez de grandes chances de croiser des ours. Dans nos trucs et astuces, baladez-vous avec une cloche ou un sifflet et faites du bruit. Ne laissez jamais de la nourriture à l’intérieur d’une tente, ça pourrait attirer les animaux. Il vaut toujours mieux l’accrocher en hauteur dans les arbres.
Dans d’autres contrées, on peut croiser des alligators, des crocodiles ou encore des requins. Il faut vraiment se méfier. Le meilleur conseil qu’on peut vous donner : renseignez-vous auprès des locaux. Eux seuls savent réellement où et quand vous pouvez aller vous baigner.
Lorsque je suis parti en safari avec mon équipe, on a toujours fait attention de dormir dans des tentes de toit. Les félins ont tendance à tourner autour du véhicule à la tombée de la nuit et ça peut être dangereux. On a toujours fait attention à se déplacer dans des endroits où on pouvait voir assez loin. Cela permet de se prémunir du danger. Se faire accompagner par des professionnels est aussi une bonne manière de limiter les risques.
6. De l’eau… toujours de l’eau
Pensez toujours à vous hydrater et à avoir de l’eau avec vous. Privilégiez l’eau en bouteille ou filtrée pour éviter les troubles intestinaux. Dans nos bons plans, ce filtre est génial et facile à emporter partout : https://www.sawyer.com/products/mini-water-filtration-system
Enfin, votre instinct, votre feeling sont également de très bons alliés qu’il est essentiel d’apprendre à écouter.
7. Quand on voyage en solo, on y va mollo !
S’aventurer en solo est évidemment plus dangereux. Il est indispensable que quelqu’un puisse toujours savoir où vous vous trouvez. Si vous partez en rando seul(e) ou à deux, ayez une balise avec vous que vous pouvez actionner en cas d’urgence ou si vous vous perdez. Vous serez directement localisé(e).
Par exemple, quand je traverse l’Atlantique en solitaire, j’ai une balise avec moi. Elle marque ma position par satellite et en cas de problème, on peut toujours me retrouver. On peut également se localiser grâce à son téléphone avec un système de tracking ou en envoyant sa position régulièrement. Il faut toujours rester en contact avec des personnes qui peuvent veiller sur vous. Si je fais une traversée en solitaire à la voile, j’ai mon amie Sylvie qui est experte météo et qui regarde régulièrement ma position pour me prévenir des alertes ou du mauvais temps qui arrive. C’est une manière de me protéger et de communiquer.
J’ai déjà dû par exemple nettoyer la coque de mon bateau en pleine traversée l’année dernière. Je me suis donc accroché à une corde. J’ai envoyé un message à Sofia en disant que si dans les 10 minutes, je ne la rappelais pas c’est qu’il y avait un problème et je me suis jeté à l’eau. Votre sécurité n’a pas de prix. Il ne faut jamais prendre de risque inutile.
Enfin, quand on voyage en solo, rien de tel que de prévoir des points de ralliement pour reprendre des forces, manger, se reposer… C’est toujours mieux d’avoir un backup que de se dire qu’on trouvera en chemin. Quand j’ai fait la course Red Bull X-Alps, j’étais seul, mais mon équipe me suivait pour prendre soin de moi et assurer la logistique lourde.
Personnellement, j’ai toujours préféré partir accompagné dans mes aventures. S’il m’arrive quelque chose, j’ai un témoin et quelqu’un sur qui je peux compter pour m’aider en cas de besoin.
Et puis soyons honnêtes, c’est chouette de partager un voyage, des moments, vivre en équipe… cela permet de disposer de différentes skills et d’en profiter pleinement pour vivre une expérience.
A titre d’exemple, je suis déjà parti avec des guides de hautes montagnes pour assurer ma sécurité dans l’ascension et eux, ils ont profité de mon expertise dans la descente en parapente.
8. Que faire s’il y a un blessé ?
Ayez toujours des numéros d’urgence sous la main. Si vous appelez les secours, assurez-vous de bien leur expliquer où vous êtes. En montagne, le plus simple est de donner votre position par coordonnées GPS. Un petit truc malin : vous les trouverez dans l’application boussole. De cette manière, les secours arriveront au bon endroit.
Si vous êtes deux, que votre compagnon/compagne se blesse dans l’aventure et que vous n’avez pas la possibilité d’avertir les secours sans vous déplacer, cela ne sert évidemment à rien de rester assis à côté du blessé et d’attendre bêtement. La première chose à faire : sécuriser la situation de la personne. Il faut trouver un endroit où la victime n’est pas en danger et par-dessus tout éviter le suraccident. Veillez sur lui pour qu’il n’ait pas froid, il faut qu’il ait à manger, à boire et potentiellement de quoi tenir un bon moment. Enfin, on peut quitter la victime, si – et seulement si -, on sait que seul on va y arriver sans trop de difficulté. Il ne faut surtout pas prendre de risque supplémentaire ou mettre votre propre vie en danger.
En cas de petits bobos, vous pouvez toujours appeler votre médecin (de famille) pour un conseil ou un(e) ami(e) qui exerce dans les soins de santé. Pour notre part, il nous est arrivé de contacter notre amie Aurélie pour avoir son avis notamment lorsque j’ai eu un insecte coincé dans une oreille. Elle m’a conseillé de le faire sortir avec une petite goutte d’eau oxygénée. C’était particulièrement désagréable… il faut le reconnaitre.
En résumé, on peut clairement être bourlingueur ou aventurier sans pour autant mettre sa vie en danger. Plus votre voyage sera bien préparé plus vous voyagerez l’esprit léger, et si une tuile devait vous arriver, vous y serez préparé. Les mots d’ordre : vous localiser et penser à votre sécurité.
Profitez bien de votre séjour. On vous donne très vite rendez-vous pour de nouveaux conseils ou aventures.
Tom & Sofia
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Photos : © John Stapels