Témoignage :
David Denis, un jeune étudiant en médecine, passionné de photographie, grand amateur de trekking à moto dans des contrées reculées du monde est parti en octobre 2015 pour l’Amérique latine afin d’y entamer un long voyage transaméricain d’une durée d’un an à moto qui le mènera du sud de l’Amérique latine au fin fond de l’Alaska pour terminer à Montréal ou à New York.
Europ Assistance a décidé de soutenir son projet exceptionnel en lui accordant une assistance médicale qui couvre la durée de son voyage.
Tout se déroule comme prévu jusqu’au jour où une chute à moto au Chili vient interrompre ce beau voyage.
David témoigne…
Trekking à moto dans le sud du Chili
“Après 4 jours de trekking dans cette magnifique vallée de Cochamo, au sud du Chili, me voilà de retour sur la route…Les sensations de la conduite à moto m’avaient manqué : le vent qui caresse mon visage, les paysages époustouflants qui défilent, la sensation d’être totalement immergé dans la nature que je traverse…exceptionnel ! J’entame aujourd’hui la fameuse « Carretera Austral », parcourant le sud du Chili depuis la ville de Puerto Montt jusqu’aux glaciers du sud. Les paysages ont la réputation d’y être aussi magnifiques que variés : lacs, rivières, cascades, montagnes rocheuses, forêts diverses, glaciers, grottes sous marines… Je suis impatient de découvrir tout cela
Me voilà parti, sur cette route magnifique et de renommée mondiale. Tout aussi renommé est le climat – pour le moins variable – de cette région du continent américain. Les quatre saisons que nous connaissons peuvent en effet se côtoyer sur une même journée. Pas de bol, je commence avec de la pluie…Enfin, ca fait partie du jeu. La route est mauvaise, très mauvaise. Le gravier est variable, tantôt constitué de grosses pierres, tantôt se réduisant à une profonde couche de sable. La conduite est fatigante et difficile, surtout avec ma moto chargée de tous mes bagages. Le vent se lève… Je ralentis.
Un mauvais virage … et c’est l’accident
Après une heure de conduite environ, et alors que je roulais à une vitesse plus que prudente, un virage me surprend. Il est beaucoup plus serré que je ne pensais. Je suis contraint de redresser la moto, écraser mes freins, puis replonger dans le virage…Je dévie… Je me dirige vers le bord de la route…A la vitesse minable de 5 km/h, je finis par perdre l’équilibre dans l’épaisse couche de pierraille qui borde la route. Dans un ultime effort pour maintenir la stabilité de ma machine, je tape le sol fermement avec mon pied droit. Cependant, le peu de vitesse qui me reste balaye mon pied droit vers l’arrière. Le vent, la pluie et le poids de ma moto chargée font le reste : mon engin s’écrase lourdement sur mon pied et le bas de ma jambe droite, tordus vers l’arrière. Je me mets à hurler, hurler comme je n’ai jamais eu à le faire. La douleur au niveau de mon pied me lance, la tension à la face interne de mon genou est inquiétante, mais plus insupportable encore, est la panique qui m’envahit :
Est-ce que ma jambe est cassée ?
Est-ce que je suis en train de saigner ?
Est-ce que quelqu’un va arriver pour m’aider à me dégager ? …
Je suis donc assis sur ma moto, elle-même couchée sur son flanc droit, avec mon pied droit tordu dessous. Très vite, je me rends compte que je devrai redresser la moto seul. Après une minute qui m’en paraît dix, je me décide : il faut que je parvienne à passer mon autre jambe par dessus la moto, pour pouvoir l’utiliser pour soulever la machine, et dégager ma jambe droite. En faisant ça, je sais très bien que je vais me tordre le genou droit, mais je n’ai pas le choix : « un, deux, trois ! CRAC !! ». Mon genou droit craque bruyamment dans le mouvement. Vous pouvez aisément imaginer l’effort surhumain que cela exige de relever seul un gros trail de 250 kgs, a fortiori dans du sable. Etrangement, cette fois, dopé par l’adrénaline de l’action, cela ne m’a pas paru si difficile d’y parvenir, et ce, sur une seule jambe. Je suis ensuite parvenu à dégager ma jambe droite, avant de m’écrouler contre la moto, épuisé, et en l’attente d’aide extérieure.
Appeler Europ Assistance de l’autre bout du monde
Tout s’est ensuite passé très vite, sans que je ne réalise vraiment. Une dame d’une soixantaine d’années, travaillant dans son potager à quelques centaines de mètres de là, avait entendu mes cris, et s’approchait en courant. La police est arrivée. J’ai été transféré immédiatement en ambulance à Puerto Montt, à 2h de là. Arrivé dans la salle d’urgence de l’hôpital que j’avais visité, en tant que médecin cette fois là, quelques jours auparavant, mon premier réflexe a été de contacter Europ Assistance.
En 5 minutes, un dossier avait été ouvert à mon nom, le service administratif de l’hôpital où je me trouvais avait été contacté, un premier contact avait été établi avec l’équipe médicale. Il ne me restait plus, avant de laisser les services médicaux me prendre en charge, qu’à prévenir ma famille. Je m’apprête à le faire quand mon téléphone sonne : c’est mon père, il est déjà au courant !
Europ Assistance l’a immédiatement appelé dès l’ouverture du dossier, comme ils continueront à le faire au fil de mes trois jours d’hospitalisation, afin de lui communiquer des nouvelles régulières sur mon état de santé.
L’IRM et le chirurgien orthopédique sont rassurants : ce n’est « que » une entorse de genou avec rupture du ligament collatéral médial droit. Les croisés et les ménisques sont intacts…ouf ! N’empêche, et comme souvent dans les lésions orthopédiques, la récupération sera longue et je ne pourrai reprendre la route qu’un mois plus tard.
Heureusement, Europ Assistance va, en plus de la prise en charge des frais médicaux et de transport liés à cet incident, me permettre de me refaire une santé dans des conditions optimales dans un hôtel de la région.
Dans l’attente de ma convalescence
J’écris donc ces lignes depuis Puerto Varas, agréable petite ville au bord du lac LLanquihue, à proximité du volcan Osorno, que j’aperçois à l’horizon. Cet accident me rappelle à quel point un voyage peut basculer en quelques secondes. L’important reste, cependant, de s’en sortir indemne et de toujours avoir la tranquillité de savoir, dans un coin de sa tête, que l’on n’est pas seul… »
super témoignage !